Gestion coûteuse des déchets aux Îles-de-la-Madeleine

Publicité

Articles similaires

Le CISSS des Îles n’abandonne pas son projet de logements

Le Centre intégré de santé et de services sociaux...

L’ancien porte-parole de la SQ Claude Doiron subira un procès

L’enquête préliminaire de l’ancien porte-parole de la Sûreté du...

Pêche à l’appât du maquereau : « On est oubliés », disent les pélagiques

Après l’annonce par Pêches et Océans Canada de la réouverture...

Les 35 ans d’Attention FragÎles

L'organisme Attention FragÎles, désormais reconnu comme conseil régional de...

La gestion des déchets et des matières recyclables aux Îles-de-la-Madeleine est sous haute tension cette année en raison de l’augmentation marquée de leurs volumes et des dépenses qui y sont affectées.

Pour leur collecte, incluant le compost, les Madelinots devront payer 290 $ par résidence cette année, comparativement à 250 $ l’année dernière. La hausse est de 16 %. Et cette augmentation ne sera pas suffisante pour couvrir toutes les dépenses de la municipalité reliées aux résidus: un déficit budgétaire de plus d’un million de dollars est attendu au terme de l’année en cours.

«C’est la première année que nous avons un manque à gagner d’une telle ampleur, indique le maire de la Municipalité des Îles, Jonathan Lapierre. Le coût des contrats de collecte augmente, les salaires augmentent, l’inflation est en hausse de 6 % et il y a une rareté de main-d’œuvre. Un ensemble de dépenses crée une pression financière énorme sur la gestion des résidus.»

Puis, il y a les volumes de déchets et de matières recyclables qui augmentent, ainsi que le coût de leur exportation vers un centre de tri à Victoriaville, qui est nécessaire étant donné la superficie limitée de l’archipel. Au cours de la dernière année, la Municipalité des Îles a expédié hors de son territoire 4287 tonnes de déchets et 2410 tonnes de matières recyclables. Il s’agit d’un volume global de 15 % supérieur à celui de 2020 qui se traduit par un total de 235 voyages de camions semi-remorques. Ces camions doivent prendre le traversier avant de s’engager vers Victoriaville sur la terre ferme; une odyssée de plusieurs heures!

Capture d’écran 2022-05-13 à 09.52.21
PHOTO COURTOISIE: Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

La hausse des volumes de déchets à traiter à l’écocentre des Îles est attribuée à la vigueur de l’économie locale, mais aussi à des changements dans la consommation des ménages. Par exemple, pendant le confinement dû à la pandémie de COVID-19, les gens ont largement investi dans des travaux à la maison, ce qui a généré beaucoup de résidus de démolition, de construction et de rénovation.

«Nous avons une hausse de 27 % du nombre d’entrées à l’écocentre depuis le début de la pandémie, illustre le maire. C’est un défi nouveau. Ces apports hebdomadaires en matériaux de construction à traiter nous coûtent 300 000 $ de plus sur notre budget annuel.»

La gestion des matières résiduelles des Îles accapare près du quart du budget municipal de 30 millions $. Mais, selon Jonathan Lapierre, «la problématique est planétaire», d’où une vaste réflexion amorcée par le monde municipal québécois et le gouvernement provincial pour trouver des solutions.

Capture d’écran 2022-05-13 à 09.52.31
PHOTO COURTOISIE: Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

En parallèle, la Municipalité des Îles est elle-même à mettre à jour ses propres analyses des dernières années sur les technologies innovantes qui lui permettraient de réduire ses exportations vers Victoriaville.

Face à tout cela, le maire Lapierre appelle les Madelinots à réduire à la source leur production individuelle de résidus, par l’adoption de bonnes pratiques de consommation axées sur la réutilisation. «C’est, de prime abord, le défi de l’insularité, souligne-t-il. Le déchet qui nous coûte le moins cher est celui qu’on ne produit pas.»

 

PAR : Hélène Fauteux | Agence QMI