Construction d’un vivier à Grande-Entrée : un référendum semble inévitable

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Tout porte à croire qu’un référendum municipal sera organisé au sujet de la construction d’un vivier de homard à Grande-Entrée, aux Îles-de-la-Madeleine.

Le projet de deux millions de dollars porté par l’entreprise Pêcheries S.B.L. consiste à construire un bâtiment dans un secteur résidentiel du chemin des Fumoirs destiné à la conservation de homards vivants.

Alors que 12 demandes étaient nécessaires pour obtenir la tenue d’un registre sur le projet, une trentaine de résidents du secteur concerné ont fait part de leur opposition au projet. Les craintes relatives au bruit, à l’augmentation du trafic et à l’impact sur le paysage de l’endroit font partie des raisons pour lesquelles les citoyens sont défavorables au projet.

La Municipalité ouvrira donc un registre le lundi 13 juin, de 9 h à 19 h (heure locale), à l’hôtel de ville de Cap-aux-Meules et au point de service municipal du Capitole de l’Est à Grande-Entrée.

Si 30 des quelque 160 personnes habilitées à voter signent le registre, le projet sera soumis à un référendum qui pourrait se tenir en juillet, selon le maire.

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Comme une trentaine de personnes ont déjà fait part de leur opposition à la construction de bâtiment, le maire Jonathan Lapierre estime que le référendum est presque inévitable.

« Ça va aller en référendum, c’est quasiment assuré, à moins que les 30 personnes qui ont signé la demande de registre ne veuillent plus signer ou changent d’idée, ce qui serait très surprenant. » — Une citation de  Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine

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Le conseil municipal des Îles-de-la-Madeleine n’a pas l’intention de faire marche arrière avec son projet de règlement avant la fin du processus d’approbation population.

On va aller jusqu’au bout pour que l’ensemble de gens concernés puisse se prononcer sur ce dossier-là en toute transparence et en toute démocratie, c’est ça le principe du Règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI), affirme M. Lapierre. Si on ne voulait pas aller jusqu’au bout, on n’aurait pas soumis le projet, mais là au contraire, on demande aux gens de se prononcer.

Le Règlement sur les projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble autorise la réalisation d’un projet, à certaines conditions, bien que celui-ci déroge à la réglementation municipale d’urbanisme. Il permet un zonage par projet, car le nouveau zonage est rattaché au projet lui-même et non au territoire où il prend forme.

Source: ministère des Affaires municipales et de l’Habitation

La Municipalité n’est ni pour ni contre le projet. On met ça dans les mains de la population en sachant que la situation n’est pas parfaite parce qu’on n’a pas de terrain commercial, ajoute le maire. On va respecter la décision de la population.

Aucun plan B pour le promoteur

Le copropriétaire des Pêcheries S.B.L admet qu’il n’a pas de solution de rechange si la population s’oppose à son projet.

B,","text":"On n’a pas de planB,"}}">On n’a pas de plan B, affirme Stéphane Fillion. B c’est d’aller m’agenouiller à l’église devant le curé, alors oui c’est stressant. On est embêté, on a fait le tour des possibilités.","text":"Mon seul planB c’est d’aller m’agenouiller à l’église devant le curé, alors oui c’est stressant. On est embêté, on a fait le tour des possibilités."}}">Mon seul plan B c’est d’aller m’agenouiller à l’église […], alors oui c’est stressant. On est embêté, on a fait le tour des possibilités.

L’entreprise dont le siège social est à Grande-Entrée souhaite pouvoir construire un vivier, car, dès l’an prochain, elle ne pourra plus conserver ses homards dans des boîtes submergées près du quai. En raison du manque d’espace dans la zone portuaire, Pêches et Océans avait averti l’entreprise que 2022 serait la dernière année où cette technique de conservation serait possible. Dans les grosses vagues, ça devient dangereux pour la sécurité des employés et quand l’eau se réchauffe vers la fin de la saison, on a des pertes de homards, précise Stéphane Fillion.

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Aucun terrain avec un zonage commercial assez grand pour permettre la construction du vivier n’est disponible dans la zone portuaire de Grande-Entrée, ce qui explique que son implantation soit projetée dans un secteur résidentiel, en vertu du Règlement sur les PPCMOI.

pêcheurs sont là et c’est l’endroit où nos activités sont concentrées","text":"Aux Îles-de-la-Madeleine, des terrains commerciaux, il n’y en a pas des tonnes et nous on veut rester à Grande-Entrée parce que 16 de nos 20pêcheurs sont là et c’est l’endroit où nos activités sont concentrées"}}">Aux Îles-de-la-Madeleine, des terrains commerciaux, il n’y en a pas des tonnes, et nous, on veut rester à Grande-Entrée parce que 16 de nos 20 pêcheurs sont là et c’est l’endroit où nos activités sont concentrées, explique Stéphane Fillion, en rappelant que le site projeté accueillait jadis des fumoirs.

Grande-Entrée, c’est un village de pêcheurs, c’est normal d’avoir des installations reliées à la pêche, croit-il.

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M. Fillion veut se faire rassurant quant aux craintes exprimées par les citoyens concernant les impacts de l’implantation du bâtiment dans le secteur.

pieds de haut","text":"Le coucher de soleil sera encore visible, le terrain est en bas et le bâtiment fait juste 15pieds de haut"}}">Le coucher de soleil sera encore visible, le terrain est en bas et le bâtiment fait juste 15 pieds de haut, avance-t-il. On va avoir un bâtiment avec un parement extérieur qui va rappeler celui des anciens fumoirs et on veut mettre le terrain super beau. On ne veut pas être une nuisance dans le secteur, on va opérer juste neuf semaines par année. On veut aussi s’impliquer dans les projets communautaires de Grande-Entrée.

Le bâtiment permettrait aussi à l’entreprise de se doter d’équipement pour trier le homard en fonction de son poids, ce qui permettrait de vendre le crustacé dans les épiceries québécoises. À l’heure actuelle, Pêcheries S.B.L. écoule principalement ses homards au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.

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Des opposants discrets

Des citoyens du secteur défavorables à l’endroit choisi pour construire le vivier ont assisté à la dernière séance municipale le 10 mai, mais ils n’ont pas souhaité prendre la parole publiquement ni s’adresser aux journalistes.

Selon les commentaires recueillis par Radio-Canada, les résidents du secteur craignent de s’afficher publiquement contre le projet, alors que la majorité des emplois de Grande-Entrée sont liés au secteur de la pêche.

LA UNE : La construction d’un vivier à Grande-Entrée ne fait pas l’unanimité. Le bâtiment serait d’une longueur d’environ 46 mètres par 18 mètres de largeur et aurait une hauteur de 4,5 mètres. PHOTO : PAGE FACEBOOK DES PÊCHERIES S.B.L.

PAR Isabelle Larose