À l’aube de la campagne électorale, les luttes se profilent dans l’Est-du-Québec

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Alors que la campagne électorale provinciale s’amorce officiellement, bon nombre de circonscriptions sur la Côte-Nord, au Bas-Saint-Laurent ou en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine promettent d’intéressantes joutes sur le terrain. Qu’est-ce qui attend les électeurs de l’Est? Tour d’horizon.

En 2018, l’Est-du-Québec a fait élire sept des dix députés du Parti québécois (PQ), lui qui s’est vu amputé de 20 sièges par rapport aux élections précédentes. Quelques-uns de ces élus, il y a quatre ans, l’ont remporté à quelques voix près, et deux autres, un peu plus tard, sont devenus indépendants. La Coalition avenir Québec (CAQ) est parvenue à faire une percée dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent, alors que les libéraux ont complètement disparu du paysage. Qu’en sera-t-il quatre ans plus tard, après tout ce que la province a traversé comme bouleversements?

De nombreux candidats sous la bannière des cinq principaux partis (ayant déjà au moins un siège à l’Assemblée nationale) se sont déjà annoncés. Si la période de mise en candidature se termine le 17 septembre, soit deux semaines avant le jour du scrutin, le Parti libéral (PLQ) traîne particulièrement de l’arrière avec seulement trois candidats confirmés dans les neuf circonscriptions de l’Est-du-Québec. Tous les autres partis présentent toutefois un aspirant député à peu près partout, que ce soit dans René-Lévesque, Îles-de-la-Madeleine, Duplessis, Bonaventure, Gaspé, Matane–Matapédia, Rimouski, Rivière-du-Loup–Témiscouata ou Côte-du-Sud.

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.38.07

Îles-de-la-Madeleine

Le cœur des électeurs de l’archipel madelinot balance entre le PQ et le PLQ depuis une quinzaine d’années, et ce n’est pas le dernier scrutin qui a fait exception. À l’instar de ce qui s’est passé à Gaspé, le péquiste Joël Arseneau l’a remporté à l’arraché contre la libérale Maryse Lapierre, à 38,65 % contre 38,46 % des voix. Un recomptage judiciaire a confirmé la candidate bonne deuxième.

Cette fois, en plus du député sortant Arseneau, qui brigue un second mandat, la joute se disputera entre le maire des Îles-de-la-Madeleine Jonathan Lapierre, qui se présente pour la CAQ, Gil Thériault pour le PLQ, le solidaire Jean-Philippe Déraspe et le conservateur Evan Leblanc.

Taux de participation aux élections de 2018 : 72,66 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.01

Côte-du-Sud

Si la CAQ s’est imposée dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent aux dernières élections, sa députée de Côte-du-Sud, à l’instar de celui de Rivière-du-Loup–Témiscouata, ne se représentera finalement pas pour le prochain scrutin. L’ex-ministre Marie-Eve Proulx a annoncé lundi dernier son désistement comme candidate, à la suite d’allégations de harcèlement psychologique. Elle avait obtenu, en 2018, 53,64 % des voix, avec une nette avance devant son principal adversaire du Parti libéral, Simon Laboissonnière, qui avait récolté tout près de 22 % des suffrages.

C’est finalement Mathieu Rivest, bien connu pour assurer la direction du Camp musical de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, qui tentera de conserver la circonscription pour la CAQ le 3 octobre.

Deux autres visages connus des dernières élections provinciales sont de retour : Michel Forget se présente à nouveau pour le PQ et Guillaume Dufour portera les couleurs de Québec solidaire pour une seconde fois. Le Parti conservateur du Québec (PCQ), quant à lui, sera représenté par Frédéric Poulin dans Côte-du-Sud. Le Parti libéral, qui y avait un député entre 2014 et 2018, a confirmé que Sylvain Lemieux serait son candidat pour la campagne actuelle.

Pour en savoir plus sur les candidats :

Taux de participation aux élections de 2018 : 66,83 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.12

Rivière-du-Loup–Témiscouata

C’est dans cette autre circonscription de l’Est-du-Québec que le parti de François Legault a ravi un siège aux libéraux lors du scrutin de 2018. Denis Tardif, élu avec 39,18 % des voix, a défait le député sortant et ex-ministre Jean D’Amour, qui a obtenu, pour sa part, 33,46 %. D’Amour briguait alors son quatrième mandat dans la circonscription. Tardif a suspendu ses activités il y a un an, pour annoncer ce printemps qu’il n’allait pas se représenter en 2022.

Plusieurs nouvelles figures, toutes féminines, s’imposent par ailleurs pour la présente campagne. Ancienne conseillère municipale et attachée de presse de la ministre du Tourisme, Amélie Dionne portera les couleurs de la CAQ, alors que Québec solidaire a recruté Myriam Lapointe-Gagnon, fondatrice du mouvement Ma Place au travail, pour le représenter. Louise Moreault sera quant à elle dans la course avec les couleurs du PCQ. Ni le PLQ ni le PQ n’ont annoncé aucun candidat dans la circonscription pour l’instant.

Taux de participation aux élections de 2018 : 69,41 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.23

Rimouski

Rimouski a déjà des candidats annoncés pour les cinq principaux partis, circonscription qui a toujours élu un péquiste depuis 1994. Harold LeBel a été le dernier en lice, élu en 2014 puis réélu en 2018. Il a toutefois siégé comme indépendant à partir de décembre 2020, moment où il a dû faire face à des accusations d’agression sexuelle. Il a annoncé, le printemps dernier, qu’il ne se représenterait pas, alors qu’il attendait toujours la date de son procès. Son dossier devrait être de retour en cour le 7 novembre prochain.

Au plus récent scrutin, LeBel avait obtenu 43,92 % des votes, avec 19 points d’écart avec sa plus proche rivale, Nancy Levesque, de la CAQ. En vue des élections du 3 octobre, Samuel Ouellet reprend donc le flambeau pour le Parti québécois, contre Carol-Ann Kack de Québec solidaire et Claude Laroche du PLQ, qui en sont à leur deuxième campagne consécutive. L’ex-mairesse de Sainte-Luce Maïté Blanchette-Vézina revient quant à elle en politique, cette fois au provincial, pour défendre les idées de la CAQ, alors que Stéphanie Du Mesnil se présente aux côtés d’Éric Duhaime, pour le PCQ.

Taux de participation aux élections de 2018 : 70,25 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.34

Matane–Matapédia

S’il y a une circonscription dans l’Est qui affiche une stabilité des plus imperturbables, c’est bien Matane–Matapédia. Le péquiste Pascal Bérubé y sollicite un sixième mandat, lui qui a été élu pour la première fois en 2007. Il a remporté les dernières élections avec 69,46 % des voix, bien loin devant ses rivaux. Les citoyens de la circonscription votent traditionnellement pour le PQ depuis 1994, exception faite du scrutin de 2003, où Matane, avant d’être fusionnée avec Matapédia, a nommé une libérale, Nancy Charest, à titre de députée.

Contre Bérubé se présentent cette fois Jean-Sébastien Barriault pour la CAQ, Marie-Phare Boucher, de retour sous la bannière de Québec solidaire, et Alexandre Leblanc pour le PCQ. Le PLQ n’a pas officialisé de candidature dans la circonscription pour l’instant.

Taux de participation aux élections de 2018 : 65,38 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.45

Gaspé

Les dernières élections ont été marquantes dans Gaspé. La péquiste Méganne Perry Mélançon a remporté, en 2018, une victoire à l’arraché contre le libéral Alexandre Boulay, à 33,31 % des suffrages contre 33,18 %. C’est d’ailleurs Boulay qui a d’abord été sacré vainqueur, avant qu’un dépouillement judiciaire ne confirme l’élection de la jeune femme. Elle est l’exemple vivant que chaque vote compte : il n’y avait que 41 voix de différence entre les deux candidats, après recomptage.

Perry Mélançon brigue un second mandat pour la présente élection, dans une circonscription qui soutient le PQ depuis 1994, exception faite du scrutin de 2008, qui avait désigné le libéral Georges Mamelonet. Trois autres candidats ont annoncé qu’ils seraient de la campagne 2022, soit Pier-Luc Bouchard pour le PCQ et, plus récemment, le directeur de la santé publique en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Yv Bonnier-Viger, qui représentera QS, et le chef d’Escale Gaspésie, Stéphane Sainte-Croix, pour la CAQ. Le PLQ n’a toujours pas de candidat dans Gaspé.

Taux de participation aux élections de 2018 : 60,82 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.37.56

Bonaventure

Il sera intéressant de suivre la lutte dans Bonaventure, alors que le député sortant Sylvain Roy ne se représente pas pour la prochaine élection. En 2018, il avait obtenu un troisième mandat sous la bannière péquiste avec 38,46 % des suffrages, plus de 12 points devant le libéral François Witthom. Roy a toutefois quitté le Parti québécois en 2021 pour siéger à titre de député indépendant.

Pour l’actuelle campagne, c’est Alexis Deschênes qui tentera, pour le PQ, de conserver la circonscription qui porte ses couleurs depuis 2012, contre Catherine Blouin de la CAQ et François Therrien du PCQ. La solidaire Catherine Cyr-Wright se présente également comme candidate pour une deuxième fois. Les libéraux n’ont pour le moment officialisé aucune candidature.

Taux de participation aux élections de 2018 : 32,27 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.38.17

René-Lévesque

Sur la Côte-Nord, la circonscription de René-Lévesque (appelée Saguenay jusqu’en 2001) est rattachée au Parti québécois depuis près de 30 ans. Elle a été ravie par l’Action démocratique du Québec (ADQ) lors d’une élection partielle en 2002, mais les péquistes l’ont reconquise à peine un an plus tard.

En juin dernier, le député sortant Martin Ouellet a annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat. Il a remporté le scrutin de 2018 avec 42,22 % des votes, devançant de plus de 8 points le candidat caquiste de l’époque, André Desrosiers. C’est Jeff Dufour-Tremblay qui prendra le relais pour représenter le PQ lors de la présente campagne. Il affrontera le maire de Baie-Comeau Yves Montigny, recruté dans l’équipe de François Legault, la solidaire Audrey Givern-Héroux et la conservatrice Marie-Renée Raymond.

Taux de participation aux élections de 2018 : 58,75 %

Capture d’écran, le 2022-08-28 à 09.38.27

Duplessis

Qu’est-ce qui attend les électeurs de Duplessis, dernier château fort péquiste à ne jamais avoir changé d’allégeance depuis 1976? La campagne électorale y sera à suivre, alors que la députée sortante, Lorraine Richard, a quitté la vie politique en juin dernier, après six mandats à représenter les citoyens au Salon bleu.

Aux dernières élections, Mme Richard a été élue avec 34,32 % des suffrages, suivie de très près par Line Cloutier de la CAQ avec 33,70 % du vote. Cette victoire par 126 voix n’a pas été contestée. C’est Marilou Vanier qui souhaite reprendre le flambeau du PQ dans la circonscription, alors que la CAQ sera cette fois représentée par la directrice des relations avec le milieu du projet éolien Apuiat Kateri Champagne Jourdain. Uapukun Mestokosho portera pour sa part les idées de QS et Roberto Stéa, celles du PCQ.

Taux de participation aux élections de 2018 : 55,81 %

Avec un taux de participation aux élections provinciales en chute libre depuis 10 ans, passant de 74,60 % à 66,45 %, il reste à voir si la campagne électorale de cette année attisera la curiosité et l’intérêt des citoyens, qui font face à bon nombre d’enjeux touchant directement leur quotidien, entre l’inflation galopante, la crise du logement, le manque de places en garderie, la pénurie de main-d’œuvre et une pandémie qui ne s’est toujours pas dissipée.

LA UNE : Des luttes intéressantes se profilent dans les neuf circonscriptions de l’Est-du-Québec, à l’aube de la campagne électorale provinciale. PHOTO : RADIO-CANADA

PAR Laurence Gallant