Itinérance aux Îles-de-la-Madeleine: Abri de dernier recours dans le portique de l’hôpital

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Les Îles-de-la-Madeleine n’échappent pas au phénomène de l’itinérance, qui n’affecte plus seulement les grandes villes québécoises. Et pendant la pandémie, la situation est devenue à tel point grave que l’hôpital de l’archipel a dû accueillir des sans-abris dans son portique l’hiver dernier.

«Ç’a été une solution ultime à une problématique à laquelle on faisait face de façon exponentielle et exceptionnelle», nous a confié Nathalie Bourgeois, organisatrice communautaire au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Îles.

Elle nous a expliqué que le confinement, découlant des mesures sanitaires pour éviter la propagation du virus, a notamment eu pour effet de priver les personnes itinérantes du réseau social sur lequel elles pouvaient s’appuyer pour une nuit ou deux.

Capture d’écran, le 2022-10-21 à 08.45.00

Son collègue Alain Bourgeois, chef d’administration de programmes en santé mentale, jeunes en difficulté et dépendances au CISSS des Îles, souligne pour sa part que «ce n’est pas une dignité pour ces personnes-là de se retrouver dans le portique». «Il faut leur trouver d’autres types d’hébergement», ajoute-t-il.

Si la pandémie de COVID-19 a exacerbé le problème aux Îles, la crise du logement, la hausse du coût de la vie et les problèmes de santé mentale sont également des facteurs qui influent sur le phénomène de l’itinérance.

Et, aux Îles comme ailleurs au Québec, l’itinérance frappe tant les hommes que les femmes et ce, peu importe leur classe sociale ou leur diplomation.

«Il n’y a pas de portrait type des gens en itinérance et ce n’est pas une option volontaire non plus», soutient Mario Pichette, travailleur de rue pour le compte de Carrefour Unité, un organisme qui intervient en prévention des dépendances.

Toujours le même dilemme

Depuis l’an dernier, Carrefour Unité distribue au besoin des «kits de survie», constitués d’une tente, d’un matelas de sol, d’un sac de couchage, d’un oreiller et de couvertures. Afin de prévenir l’itinérance, il offre aussi des bons d’achat aux personnes démunies, grâce à un soutien financier du programme fédéral-provincial Vers un chez-soi. Ces «cartes cadeaux» permettent aux gens d’éviter de perdre leur loyer pour se nourrir ou encore pour acheter des médicaments.

«À chaque fin de mois, c’est toujours le même dilemme, signale le travailleur de rue. Et nous voulons éviter la désaffiliation sociale qui survient quand une personne perd son appart. Ça la précipite en marge de la société.»

D’autre part, Carrefour Unité mène un projet de halte chaleur et de frigo communautaire pour les plus démunis. Dès l’hiver prochain, de la soupe et du café y seront servis. Les sans-logis pourront aussi y prendre des douches, laver leurs vêtements et entreposer des biens.

De son côté, le CISSS des Îles a réactivé son Comité sur l’itinérance sur lequel siègent des représentants des organismes communautaires du milieu et de la municipalité, afin d’explorer des pistes de solutions pour répondre aux différents enjeux posés par le phénomène.

L’établissement de santé a également investi plusieurs centaines de milliers de dollars depuis 2019-2020, afin de bonifier ses ressources allouées au Programme dépendance et itinérance.

PAR Hélène Fauteux | Agence QMI