Les pêcheurs pélagiques de la Gaspésie expriment leur désarroi à Ottawa

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Deux représentants du Regroupement des pêcheurs pélagiques professionnels du sud de la Gaspésie ont pu décrire vendredi à Ottawa les effets néfastes d’un moratoire décrété en mars par Pêches et Océans Canada sur leur type de pêche. Ils ont maintenant bon espoir d’obtenir des compensations financières pour les pertes encourues.

À l’invitation du Bloc québécois, ils ont eu l’occasion de défendre leur cause devant le Comité permanent des pêches et des océans au parlement.

Ils ont pu dépeindre la réalité de ces pêcheurs pélagiques qui prélèvent des poissons utilisés comme appâts pour les homardiers et pour les crabiers. Plusieurs d’entre eux sont sans revenus depuis ce moratoire sur la pêche au hareng et au maquereau annoncé le printemps dernier, deux jours avant l’ouverture de la pêche commerciale au hareng.

Le président du Regroupement des pêcheurs pélagiques professionnels du sud de la Gaspésie, Ghislain Collin, ainsi que le porte-parole et secrétaire de cet organisme, Lauréat Lelièvre, s’étaient préparés à des allocutions de cinq minutes chacun, mais ils ont finalement dû se résigner à se les partager.

Situation financière de plus en plus précaire pour des pêcheurs pélagiques

Capture d’écran, le 2022-11-06 à 09.28.03

Après avoir expliqué dans quelle situation les pêcheurs se trouvent, les deux intervenants ont de nouveau réclamé des compensations financières pour les pertes encourues à la suite de ce moratoire. Nos pêcheurs le méritent, a plaidé Ghislain Collin.

M. Collin estime avoir eu une bonne écoute à la suite de sa demande. Il a ensuite été informé qu’un suivi doit être effectué dans les prochaines semaines.

Capture d’écran, le 2022-11-06 à 09.27.38

« L’aboutissement de ça, ça peut être assez rapide. Ça pourrait nous faire un beau cadeau de Noël, disons. On va l’espérer! » — Une citation de  Ghislain Collin, président du Regroupement des pêcheurs pélagiques professionnels du sud de la Gaspésie

Selon lui, cette aide est plus qu’urgente. Ça fait plus de six mois sans revenus, soulève-t-il. Ils ont perdu une année, puis il y en a beaucoup là-dedans qui ont peut-être perdu leur nom et qui ont aussi perdu leur crédit. Il y en a qui ont de la misère à faire leurs paiements.

Les pêcheurs québécois se distinguent

Par ailleurs, Ghislain Collin se dit fier d’avoir pu expliquer comment les pêcheurs pélagiques québécois se distinguent par rapport à leurs collègues des autres provinces.

J’ai fait valoir que notre pêche est très sélective, durable, respectueuse de l’environnement et de la faune aquatique marine, mentionne-t-il.

M. Collin a aussi parlé de l’utilisation du journal de bord électronique, une innovation gaspésienne et exclusive aux pêcheurs québécois qui leur a permis de communiquer des données précises à Pêches et Océans Canada.

« Considérant que nous avons fait tout en notre pouvoir pour préserver la ressource, nous demandons aujourd’hui une compensation financière d’urgence pour les frais encourus et d’être partie prenante aux discussions et aux réunions concernant le maquereau. » — Une citation de  Ghislain Collin lors de son intervention devant le Comité permanent des pêches et des océans

Rappelons que Pêches et Océans Canada a récemment annoncé que l’utilisation du journal de bord électronique conçu par les homardiers gaspésiens, le JOBEL, sera étendue à toutes les flottilles de pêche du Canada.

Capture d’écran, le 2022-11-06 à 09.27.49

Le Regroupement des pêcheurs pélagiques demande également au ministère de lui faciliter l’accès à d’autres espèces abondantes et lucratives ou à des pêches exploratoires sur d’autres espèces émergentes dans le but de passer à travers la crise, et ce, sans demander de l’aide de fonds publics pour les prochaines années.

Ghislain Collin a réaffirmé la confiance du Regroupement envers le travail des scientifiques et son désir de voir le rétablissement de la ressource avec les pêches sélectives et durables pour le futur.

M. Collin a par ailleurs précisé que cette intervention concernait exclusivement l’interdiction de la pêche au maquereau alors qu’une nouvelle intervention viendra plus tard à l’occasion des travaux d’un autre comité, qui porteront cette fois-ci sur l’interdiction de la pêche au hareng.

LA UNE : La pêche commerciale au hareng de printemps dans le sud du golfe du Saint-Laurent a été interdite à la suite d’un moratoire décrété en mars (archives). PHOTO : GETTY IMAGES / JOE RAEDLE
PAR Brigitte Dubé