Une date réclamée pour l’ouverture de la pêche au sébaste dans le golfe

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La réouverture de la pêche au sébaste serait bénéfique pour la population – en déclin – de crevette nordique puisqu’il s’agit de son principal prédateur.

Après l’appel des pêcheurs de crevette la semaine dernière, c’est au tour d’un transformateur de fruits de mer de demander à Ottawa de révéler le plus tôt possible la date de l’ouverture de la pêche commerciale au sébaste dans le golfe du Saint-Laurent.

Cette pêche est frappée d’un moratoire depuis 1995. Pêches et Océans affirme que les stocks sont aujourd’hui en quantité suffisante pour rétablir une pêche commerciale, mais le ministère fédéral demeure flou sur une possible réouverture.

Il n’existe actuellement qu’une petite pêche indicatrice de 2000 tonnes et expérimentale de 5000 tonnes dans le golfe du Saint-Laurent.

Ottawa se « traîne la patte »

Un transformateur de fruits de mer dans la Péninsule acadienne, McGraw Seafood, à Tracadie, espère que Pêches et Océans lui accordera un quota de sébaste. L’entreprise veut être la première sur la ligne de départ quand la pêche ouvrira et presse le fédéral de clarifier au plus vite ses intentions.

Je trouve que Pêches et Océans se traîne la patte avec ça. On sait qu’il y a des quantités historiques de sébastes dans le golfe. Lorsqu’on a commencé à parler de ça, il y a plusieurs années, on avait déjà comme objectif 2023 comme ouverture d’une saison. Ça n’a évidemment pas eu lieu. Maintenant, de ce que j’entends, ce ne serait pas avant 2025, dit Gilles Thériault, responsable du développement à McGraw Seafood.

Pêches et Océans confirmait la semaine dernière l’ouverture de la pêche commerciale au sébaste, sans donner de date précise.

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Gilles Thériault, qui porte aussi le chapeau de président de l’Association des transformateurs de crabe du Nouveau-Brunswick, voit le sébaste comme une façon de prolonger la saison de transformation. Elle pourrait passer de 6 à 12 mois pour les travailleurs d’usine, après la pêche au crabe des neiges, qui se termine au mois de juin.

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Il estime que cela coûtera des millions de dollars pour moderniser les équipements et les flottilles, mais pour que le jeu en vaille la chandelle, il faut s’assurer qu’il y aura des acheteurs.

Il y a un marché actuellement parce qu’on fait de la transformation du sébaste ailleurs, mais est-ce qu’il y a suffisamment de marché pour absorber les très grandes quantités de sébastes que l’on trouve dans le golfe actuellement? Là est la question, dit-il.

Un poisson rentable, en grande quantité

Selon le ministère fédéral, il y aurait 3 millions de tonnes de sébastes dans le golfe du Saint-Laurent, comparativement à moins de 100 000 tonnes il y a 10 ans.

Quel va être ce partage? Quelle va être notre quantité pour savoir quel préparatif on doit faire pour la production? Alors, il y a tout ce travail-là qui est un peu en suspens, indique Gilles Thériault.

Le sébaste peut être vendu en filets ou être mis en conserve; les résidus peuvent aussi être utilisés comme appât pour les pêcheurs. Cependant, le poisson est considéré comme un produit bas de gamme, dont les valeurs sont bien inférieures au homard ou au crabe. La rentabilité résidera donc dans les quantités pêchées.

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Ça va être très important de savoir si on va avoir 5 millions de livres, 10 millions ou 20 millions de livres comme quota, pour ensuite essayer d’être compétitifs. C’est toute une planification et tout un défi que nous et l’ensemble de l’industrie du golfe allons avoir dès que la pêche va ouvrir, fait valoir Gilles Thériault.

Selon Gilles Thériault, qui a aussi déjà été consultant en pêche pour le gouvernement, l’arrivée massive du sébaste pourrait représenter une flottille d’une centaine de bateaux dans le golfe du Saint-Laurent.

La pêche à la crevette, une priorité

La classe politique au Nouveau-Brunswick demande aussi au ministère fédéral de prendre une décision rapidement pour l’ouverture de la pêche au sébaste, car ce poisson est un prédateur important de la crevette nordique.

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Le déclin des stocks de crevettes pourrait amener Pêches et Océans à fermer partiellement ou complètement cette pêche dès l’an prochain.

Nous sommes encore en train de comprendre les effets d’une fermeture potentielle par le gouvernement fédéral et ce que cela pourrait signifier pour les pêcheurs et les communautés du Nouveau-Brunswick, qui dépendent de cette industrie, a indiqué le bureau de Margaret Johnson, la ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches du Nouveau-Brunswick, dans une déclaration mardi.

La députée libérale de Caraquet, qui compte dans sa région une dizaine de bateaux pêchant la crevette, dit vouloir éviter à tout prix une fermeture ou un moratoire. Elle exhorte Fredericton et Ottawa à aider les pêcheurs de crevette le plus possible.

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Je pense que la flottille de crevettes qui est celle qui est en péril tout de suite devrait avoir un accès prioritaire à la nouvelle ressource. On parle de sébastes ici parce que leur chalut est prédisposé à cette pêche-là, souligne Isabelle Thériault.

Les usines de transformation étant de juridiction provinciale, la députée de Caraquet dit avoir demandé à plusieurs reprises à la ministre Margaret Johnson d’agir sur les deux fronts pour aider l’industrie de la crevette et se préparer à l’arrivée du sébaste.

LA UNE : Du sébaste en usine. PHOTO : CLAUDE_NOZERES/PÊCHES ET OCÉANS CANADA
PAR Nicolas Steinbach