Quelques légendes acadiennes pour l’Halloween

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L’Acadie possède sa part de contes et légendes. À l’occasion de l’Halloween, en voici qui donnent un peu plus froid dans le dos.

Le loup-garou de Bas-Caraquet

L’histoire met en vedette le Dr François-Xavier Comeau, qui déménage à Caraquet à la fin des années 1800 pour y pratiquer la médecine. On raconte que le médecin serait tombé, un soir, sur un loup-garou lorsqu’il était en route pour aider une femme à accoucher à Bas-Caraquet.

Selon la légende racontée par l’historien du Village historique acadien, Philippe Basque, il se serait battu avec la bête et l’aurait blessé à une jambe. En le frappant, le médecin aurait vu le loup se transformer en homme avant de le voir déguerpir. Peu de temps après s’être rendu chez la femme, un homme est arrivé pour recevoir des soins. Il s’est plaint d’une blessure à la jambe et d’ecchymoses au visage. Le Dr Comeau a compris qu’il s’agissait du loup-garou…

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Le Petit Albert

À ne pas confondre avec le dictionnaire Petit Robert, le Petit Albert est un livre de sorcellerie paru au 18e siècle. Selon Philippe Basque, on y retrouve diverses recettes, ainsi que des potions magiques, des philtres d’amour, etc.

On pense que des gens en Acadie auraient eu des copies de ce grimoire et l’auraient utilisé pour pratiquer de la magie ou de la sorcellerie.

M. Basque a puisé dans un ouvrage de Catherine Jolicoeur, qui dresse un inventaire de légendes acadiennes, afin de parler d’une histoire rattachée à ce livre.

«Il y avait supposément un gars, à Bas-Caraquet, qui utilisait le Petit Albert pour faire des potions et des affaires comme ça. Dans cette légende, la personne a utilisé le livre pour ensorceler une jeune fille. Du monde a été voir le prêtre qui n’a pas pu la délivrer. Alors, des jeunes ont été chercher de la terre bénie dans un cimetière et un chapelet. Ils ont été voir la fille et en sortant, ils ont rencontré l’homme qui avait jeté le mauvais sort et ils lui ont lancé la terre en pleine face. Il s’est sauvé et le sort a été levé. Après ça, on a cherché l’individu, on a trouvé le livre et il a été condamné.»

Cy à Mateur

Dans le coin de la Baie Sainte-Marie, la légende de Cy à Mateur est aussi une histoire assez connue dans le folklore acadien.

L’individu, qui a vécu à la fin du 19e siècle et au début du 20e, est originaire de Meteghan, en Nouvelle-Écosse. L’homme possédait, selon les gens de l’époque, plusieurs pouvoirs surnaturels, possiblement en raison d’un pacte qu’il aurait fait avec le diable.

«Il faisait la chasse-galerie. Quand il jouait aux cartes et qu’il perdait tout son argent, il allait à l’extérieur de la maison, il se frottait les mains et parlait une langue étrangère. Quand il revenait dans la maison, il avait plein d’argent à nouveau», a mentionné M. Basque.

Le (ou les) bateau fantôme de la baie des Chaleurs 

Selon Philippe Basque, la légende du bateau fantôme de la baie des Chaleurs tire son origine de diverses histoires. Tantôt il s’agit de marins peu scrupuleux qui exploitent des Autochtones, tantôt c’est un bateau pirate qui se fait détruire par un bâtiment de guerre.

La manifestation de ce bateau est passablement similaire: un navire en flammes qui navigue sur les eaux de la baie et qui a été vu à maintes reprises par des gens de la région au fil des décennies.

Du côté de la Gaspésie, un capitaine avait kidnappé des Autochtones pour les vendre en esclavage. Lorsqu’il est retourné pour recommencer son stratagème, des guerriers ont brûlé son navire. Un sorcier autochtone aurait lancé une malédiction au bateau, le condamnant à brûler pour l’éternité.

À Bathurst, il y a l’histoire du capitaine Craig qui a kidnappé deux jeunes filles autochtones. Peu de temps après que son guide ait découvert l’affaire et forcé la capitaine à relâcher ses prisonnières sur le rivage, le bateau de Craig s’est fracassé sur un rocher. Tous les membres de l’équipage, à l’exception du guide, ont péri.

Une autre version concerne deux frères portugais qui ont disparu au début du 16e siècle. La légende raconte qu’après avoir fait des Autochtones prisonniers lors de son premier voyage pour les emporter en Europe, Gaspar Corte-Real a été victime de la colère de ceux-ci lors de son second périple. Son équipage a été attaqué et son navire incendié. Son frère Miguel, qui est parti à sa recherche, aurait subi le même sort.

Le rocher du diable

Au Madawaska, il y a la légende du rocher du diable. Il en existe plusieurs versions, mais elles ont toutes lieu à Saint-Basile.

Que ce soit lors de la construction d’une chapelle, de la bénédiction d’un nouveau cimetière, ou du baptême d’un nouveau-né, les histoires racontent toutes que le diable est apparu, s’est rendu au fleuve Saint-Jean et y plongea, non sans avoir pris le temps de laisser des traces de griffes ou de sabots sur un rocher.

«Pendant longtemps, ces histoires étaient une façon de trouver des réponses à des problèmes ou des situations qui n’avaient pas d’explication logique. La religion joue beaucoup dans tout ça (…) Moins de gens croient là-dedans aujourd’hui. Lorsque l’on recule avant les années 1970, il y avait beaucoup plus de croyances comme ça», a expliqué M. Basque.