Le flétan de l’Atlantique prospère dans les eaux chaudes à l’est du Canada

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Le réchauffement des températures océaniques provoqué par le changement climatique offrirait des conditions favorables au flétan atlantique, selon une nouvelle étude, même si le sort de leurs proies reste incertain.

Un article publié dans la revue FACETS relie l’augmentation exponentielle des débarquements au Canada atlantique pendant la dernière décennie au réchauffement des températures des océans et prédit que cette tendance se poursuivra probablement dans les scénarios de réchauffement faible et élevé au cours des décennies à venir.

Dans ces deux scénarios, nous observons des tendances similaires. Même dans le scénario d’émissions plus élevées où il fait plus chaud, il semblerait que le flétan gagnerait davantage d’habitats, indique le co-auteur Ryan Stanley, scientifique à Pêches et Océans Canada à l’Institut océanographique de Bedford.

Il y aura des gagnants et il y aura des perdants. Ça semble être une bonne nouvelle pour le flétan!

Avec d’autres chercheurs, il a analysé 18 600 observations en mer sur 54 ans pour suivre la répartition du poisson de fond le plus précieux du Canada.

Les statistiques les plus récentes montrent que les débarquements de ce gros poisson plat en Nouvelle-Écosse valaient 60 millions $ en 2022.

Un homme portant une casquette et un tablier jaune lance un gros poisson congelé sur une table, envoyant de la neige partout, au milieu d'un marché public. Quatre hommes derrière observent la scène.

Un poissonnier lance un gros flétan sur une table au Fulton Fish Market à New York, le deuxième marché de fruits de mer en importance au monde. PHOTO : ASSOCIATED PRESS / JOHN MINCHILLO

La chaleur profite aux jeunes flétans

Entre 2004 et 2018, les températures de fond plus chaudes ont élargi l’habitat thermique disponible adapté aux jeunes flétans, qui mesurent moins de 80 centimètres de longueur.

L’étude a révélé que la saison de croissance s’est prolongée et que les jeunes flétans arrivaient à maturité plus tôt, survivaient mieux et occupaient plus de place dans la région.

Il y avait une relation assez étroite entre les débarquements que nous avons observés, la quantité d’habitats pour jeunes flétans et la quantité de jeunes que nous avons capturés lors de nos enquêtes, dit le scientifique.

Grâce à cette relation, nous sommes en mesure d’extrapoler la manière dont le réchauffement continu dans la région peut influencer cette tendance.

Les flétans sont sortis du bateau pour être pesés.

 

Les modèles prévoient des populations de flétans plus élevées dans toute la région de l’Atlantique.

La probabilité d’occurrence du flétan atlantique devrait augmenter dans les régions du nord et demeurer relativement inchangée dans les régions du sud dans tous les scénarios climatiques futurs, indique le document.

L’impact total du changement climatique n’est cependant pas connu sur les espèces dont le flétan se nourrit ou sur ses prédateurs.

L’importance des recherches

La capacité de faire de telles projections reflète l’importance des enquêtes menées pendant des décennies par des scientifiques américains et canadiens, selon Ryan Stanley.

Un bateau rouge et blanc amarré au quai de ciment.

Le NGCC Jacques Cartier amarré au quai de l’Institut océanographique de Bedford, à Darmouth en 2021. PHOTO : RADIO-CANADA / STEVE LAWRENCE

À partir de cette base solide, nous pouvons faire des prévisions pour l’avenir, explique-t-il. Les relevés à études à long terme sont des sources de données extrêmement précieuses que nous pouvons utiliser pour tirer des conclusions très éclairées sur l’influence du changement climatique sur des espèces comme le flétan de l’Atlantique.

Au cours des dernières années, des pannes fréquentes survenues sur des navires, anciens ou récents, de la Garde côtière ont entravé à plusieurs reprises la capacité des scientifiques du ministère des Pêches et des Océans à réaliser des relevés en mer dans le Canada atlantique.

Avec les informations de Paul Withers de CBC