Une religieuse ayant oeuvré en Acadie deviendra la 15e sainte canadienne

Publicité

Articles similaires

Le CISSS des Îles n’abandonne pas son projet de logements

Le Centre intégré de santé et de services sociaux...

L’ancien porte-parole de la SQ Claude Doiron subira un procès

L’enquête préliminaire de l’ancien porte-parole de la Sûreté du...

Pêche à l’appât du maquereau : « On est oubliés », disent les pélagiques

Après l’annonce par Pêches et Océans Canada de la réouverture...

Les 35 ans d’Attention FragÎles

L'organisme Attention FragÎles, désormais reconnu comme conseil régional de...

Qui aurait pu imaginer qu’un jour, une sainte émergerait de l’Acadie? Et pourtant, c’est ce qui se produira lorsque Mère Marie-Léonie, qui a vécu à Memramcook, sera canonisée.

La Fondation catholique Sel et Lumière média a annoncé sur son site web que la bienheureuse, que tout le monde connaît dans La belle vallée sous le nom de mère Marie-Léonie, deviendra la 15e sainte canadienne.

La future sainte est la fondatrice des Petites sœurs de la Sainte-Famille. Cette communauté de religieuses a vu le jour en 1880 à Memramcook.

Selon la même source, le Vatican a publié une liste de décrets approuvés par le pape François concernant la cause de la sainteté de six personnes et Marie-Léonie Paradis y figure.

La date à laquelle mère Marie-Léonie sera canonisée n’est pour le moment pas connue.

Les saints sont des personnes distinguées pour leur élévation spirituelle et proposés aux croyants comme modèles de vie en raison d’un trait de personnalité ou d’un comportement réputé exemplaire.

Ironiquement, Élodie Paradis, qui portera par la suite le nom de Marie-Léonie, est née le 12 mai 1840 dans un village désigné sous le nom de L’Acadie au Québec.

En 1874, répondant à l’invitation du père Camille Lefebvre, fondateur du Collège Saint-Joseph,  elle s’est rendue à Memramcook. C’est à elle que l’on donne la direction de la nouvelle communauté dite «Petites Soeurs de la Sainte-Famille».

Bien qu’ayant reçu l’approbation du chapitre général des religieux de Sainte-Croix, la nouvelle congrégation ne recevra jamais celle de l’évêque de Saint-Jean. En 1895, l’évêque de Sherbrooke, Mgr Larocque, s’entend avec mère Marie-Léonie pour donner son appui épiscopal.

Cela signifiait qu’elle devait quitter Memramcook pour établir la maison mère de sa congrégation à Sherbrooke.

Atteinte d’un cancer, elle est décédée le 3 mai 1912 à Sherbrooke, à l’âge de 72 ans.

Le pape Jean-Paul II l’a béatifiée le 11 septembre 1984 à Montréal, lors de son voyage apostolique au Canada.

Monument à Memramcook

La future sainte a laissé sa marque à Memramcook. Un monument et une plaque lui rendant hommage ont été dévoilés le 11 septembre 2005 en plein cœur de la communauté.

Un comité de quatre personnes avait participé à la réalisation de ce projet. Il a vu jour grâce à la persévérance de Bertille Demers qui est maintenant décédée. Elle avait lancé une invitation pour mettre en place un comité qui était formé de Marie-Stella Gaudet, Germaine Cormier et Dollard Dupuis.

«C’est une très bonne nouvelle», déclare Serge Dupuis au sujet de la fondatrice des Petites sœurs de la Sainte-Famille. Son grand-père, aujourd’hui décédé, en serait fier, croit-il.

Serge Depuis avait offert ses services à ce comité afin de prendre la relève de son grand-père, Dollard Dupuis. «C’était important pour lui», dit-il.

Son grand-père lui avait d’ailleurs remis une photo de la future sainte qu’il conserve encore.

Il raconte qu’elle était importante pour les gens du village.

«La mère de mère Marie-Léonie est enterrée ici au cimetière de Saint-Thomas, informe-t-il. Elle était venue lui rendre visite (à sa fille) et elle est décédée ici.»

«Dans ce temps-là, c’était différent. On ne faisait pas les arrangements pour les envoyer de nouveau. Ce n’est pas comme aujourd’hui», explique Serge Dupuis qui est propriétaire d’une maison funéraire.

L’entrepreneur possède une photo sur canvas de mère Marie-Léonie.

«À Memramcook, bien souvent, j’ai des familles qui demandent de placer la photo à côté du cercueil ou de l’urne», mentionne-t-il, en rapport aux funérailles.

Certaines familles de Memramcook demandent aussi de placer la photo de la bienheureuse sur leur pierre tombale.

Père Emery Brien, curé dans trois paroisses à Memramcook, a même publié la nouvelle récemment dans le bulletin paroissial.

«C’est une nouvelle très agréable pour nous. Elle a commencé une communauté religieuse ici-même dans l’ancien collège Saint-Joseph», affirme-t-il.

«Malheureusement, elle a été obligée de déménager à Sherbrooke parce que l’évêque de Saint-Jean n’était pas très très en faveur des francophones, exprime-t-il. Il n’a pas voulu reconnaître sa communauté, tandis que l’évêque de Sherbrooke l’a accueillie.»

«Ici à Memramcook, mère Marie-Léonie est plus que vénérée. On pourrait dire qu’elle est un des paratonnerres de la paroisse. J’entends assez régulièrement des gens en parler encore. On a même une de nos salles ici, un ancien gymnase, qui porte son nom.»

«Nous on savait déjà qu’elle était sainte», dit-il en riant.

 

PAR Mario Tardif