Les ports de l’Île-du-Prince-Édouard en plein essor

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Tandis que le port de marchandises de Summerside veut développer son activité de fret et accueillir plus de navires, celui de Charlottetown se prépare à une saison des croisières record en 2024.

À l’abri des regards, des marchandises du monde entier affluent vers le port de Summerside. Les navires arrivent d’Europe ou du sud des États-Unis, les cales chargées d’engrais, de sable, de gravier ou de calcaire.

Mitch Shea est le nouveau directeur général de Port Summerside.  (Photo : Gracieuseté)

Chaque année, le port accueille entre 12 et 15 cargos de mai à octobre et génère environ un million de dollars de revenus.

«Nous jouons un rôle économique essentiel dans l’industrie agricole de l’île et de la région, nous sommes une plaque tournante pour les expéditions d’engrais», souligne Mitch Shea, le nouveau directeur général de Port Summerside.

Entre 50 et 70 000 tonnes d’engrais transitent chaque année par la deuxième ville de la province. Une partie est destinée aux agriculteurs insulaires, le reste est acheminé par camion au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et jusqu’au Maine.

Quai surélevé face à la montée des eaux

Le port stocke actuellement près de 12 000 tonnes d’engrais dans un entrepôt de 5 000 mètres carrés. «Nous aimerions accroître nos possibilités de stockage afin que l’entrepôt soit utilisé douze mois par an», relève Mitch Shea.

L’an dernier, le port a également reçu deux cargaisons de pales d’éoliennes destinées aux parcs éoliens de l’ouest de la province.

«C’est ce genre d’activités que nous souhaitons développer pour augmenter le trafic, explique Mitch Shea. Nous voulons que le nombre de bateaux soit plus régulier toute l’année aussi bien en automne qu’en été.»

Mike Cochrane est le directeur général de l’autorité portuaire de Charlottetown. (Photo : portcharlottetown.com)

Le port a dès maintenant anticipé une hausse du trafic maritime en reconstruisant et restructurant l’un de ses quais d’amarrage. Les travaux ont duré deux ans et coûté 4,5 millions de dollars.

Pour faire face à l’élévation du niveau de la mer liée aux changements climatiques, le quai a également été surélevé de 15 centimètres.

Le port voisin de Charlottetown accueille, lui, entre 30 et 40 navires par an, les soutes pleines de pierre, gravier et sable. Chaque mois, deux bateaux-citernes s’amarrent à ses quais pour approvisionner l’île en carburant.

Concilier fret et croisières

Mais l’activité principale du port de la capitale provinciale reste les bateaux de croisière. En 2024, Charlottetown doit accueillir 96 paquebots avec à leur bord 165 000 passagers, soit une hausse de 37 % par rapport à 2023.

Le premier paquebot de l’année, le MSC Poesia, doit accoster le 8 avril prochain, deux semaines plus tôt que l’année dernière.

«Si les mois d’automne restent les plus fréquentés, nous observons une augmentation du nombre d’escales au printemps et pendant l’été» se félicite Mike Cochrane, directeur général de l’autorité portuaire de Charlottetown.

Le responsable évalue l’impact économique direct des croisières à environ 21,5 millions de dollars en 2023 : «Après deux années de fermeture, nous revenons à des niveaux prépandémie, ce sont des signes que l’industrie est de nouveau florissante.»

À Summerside, Mitch Shea ne ferme pas la porte aux bateaux de croisière : «Ce n’est pas quelque chose que nous avons poussé pour faire venir, mais nous sommes certainement prêts à l’envisager.»

Jongler entre le fret et les croisières est cependant loin d’être évident. Mike Cochrane parle même du «défi le plus difficile à relever».

Il évoque notamment les «conflits d’horaires» : «Nous sommes confrontés à de nombreuses difficultés pour faire entrer et sortir les navires, car le fret n’est généralement jamais programmé à l’avance.»

PAR Marine Ernoult / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne
LA UNE : Vue de nuit du port de Summerside l’automne dernier.  (Photo : Gracieuseté)