Où iront les nouvelles sommes pour le transport aérien régional?

Le montant de 27 millions de dollars additionnels sur trois ans annoncé dans le budget provincial pour améliorer les services aériens est bien reçu dans l’Est-du-Québec, mais des élus se demandent comment les sommes seront dépensées.

C’est le cas du préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis, qui est aussi président de la Régie intermunicipale de l’aéroport de Mont-Joli.

A priori, c’est une bonne nouvelle, mais il reste à voir comment elle sera appliquée sur le terrain, dit Bruno Paradis.

Le président de la Régie intermunicipale de l’aéroport régional de Mont-Joli, Bruno Paradis, souhaite déposer une nouvelle version du projet Régionair au gouvernement du Québec l’automne prochain. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / FRANÇOIS GAGNON

Ce financement additionnel s’ajoute aux 234 millions de dollars déjà prévus pour financer des billets à rabais à 500 $.

Selon Yves Montigny, député de René-Lévesque et adjoint gouvernemental responsable du volet du transport aérien régional, ce programme a enregistré une hausse de l’achalandage en raison d’une meilleure stabilité des services aériens.

L’augmentation du nombre de passagers est constante. En février 2024, il y a de 9 à 10 % d’augmentation dans différentes régions du Québec, explique le député.

Selon lui, 51 % des budgets totaux du programme ont été utilisés par des gens en provenance ou à destination de Sept-Îles, de Fermont, de Gaspé ou des Îles-de-la-Madeleine.

Réflexion amorcée

Selon Yves Montigny, les 27 millions de dollars additionnels pourraient servir à améliorer la desserte, notamment l’assiduité des vols et leur fréquence.

Des discussions sont également en cours pour élargir l’accès aux billets, par exemple à des organismes à but non lucratif ou à des groupes étudiants.

Par exemple, est-ce que des étudiants regroupés par un URLS, une unité régionale de loisir et de sport, pourraient avoir accès à des billets à 500 $ en groupe pour être capables de participer à des compétitions sportives? On est dans ces questions-là, explique Yves Montigny.

Selon le député Yves Montigny, également président du Comité permanent sur le transport aérien régional, l’augmentation du nombre de passagers du programme de billets d’avion à 500 $ est constante. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / CHARLES-ÉTIENNE DROUIN

Québec songe également à ouvrir le Programme d’accè aérien aux régions aux voyages interrégionaux et à simplifier l’accès aux différents volets du programme.

Mais en même temps, il faut faire des choix avec les montants qu’on a, souligne Yves Montigny.

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, souhaite avant tout que l’argent supplémentaire puisse bonifier l’offre de services en transport aérien et non pas seulement soutenir la demande.

Le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, est également porte-parole du Parti québécois en matière de transports et de mobilité durable. (Photo d’archives) PHOTO : THE CANADIAN PRESS / JACQUES BOISSINOT

On voyait bien que le programme n’allait pas transformer le transport aérien en région, mais c’est aussi parce qu’on n’a pas travaillé sur l’offre. Depuis le début, on proposait qu’il y ait un troisième volet au programme de base, celui qui pouvait permettre d’appuyer des projets novateurs, estime Joël Arseneau.

Quelques initiatives régionales ont refait surface ces dernières semaines pour proposer des améliorations au transport aérien en région.

La coopérative TREQ a notamment réaffirmé son désir de devenir un nouvel acteur de l’industrie. Pour l’instant, Québec semble surtout vouloir continuer de collaborer avec les entreprises déjà en activité.

Je vais faire un parallèle : est-ce que vous enlèveriez ou congédieriez vos chauffeurs de camion qui ont des permis en disant : « Je vais les donner à des gens qui n’ont pas de permis »? lance Yves Montigny.

De son côté, la Régie intermunicipale de l’aéroport de Mont-Joli dit être en discussions avec plusieurs MRC pour créer l’organisme parapublic Régionair. Celui-ci rassemblerait tous les acteurs qui peuvent fournir des services ou qui ont besoin de services en transport aérien dans la région, par souci de cohérence, explique Bruno Paradis.

C’est de trouver une formule où tout le monde va contribuer, ajoute-t-il.