Hydro-Québec revoit sa stratégie avec le Circuit électrique ; doit-on prévoir une hausse des tarifs?

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« Je viens tout juste de me procurer une voiture électrique pour faire, sur une base régulière, Montréal-Lévis. J’utilise déjà abondamment le Circuit électrique en raison des tarifs plus abordables. Avec l’annonce d’Hydro-Québec de se retirer du Circuit électrique, dois-je m’attendre à une hausse importante des tarifs de recharge? » — Mathieu Girard

Réponse

La réponse est très certainement oui. Le privé est déjà très bien implanté dans le monde des stations de recharge pour véhicules électriques. En aucun temps Hydro-Québec n’a voulu en faire un monopole d’État de la vente de cette énergie, et ce, dès le début. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on voit de plus en plus de nouvelles entreprises qui offrent des services de recharge. La liste est longue et de plus en plus variée, et elle le sera encore plus au cours des prochaines années, au même titre que les stations-service pour l’essence.

Hydro-Québec continuera de faire de l’argent

Bien évidemment, on sait qu’Hydro-Québec a le monopole, ou presque, de la production et de la distribution de l’électricité au Québec. Donc, l’État conservera un avantage financier à l’achat de l’électricité par le futur distributeur. L’argent continuera d’entrer dans les coffres de l’État. Le questionnement touche le prix de vente de l’électricité aux distributeurs. Comme c’est déjà le cas pour certaines industries, Hydro-Québec leur donnera-t-elle des tarifs préférentiels pour favoriser la reprise des installations ou le prix actuel sera-t-il maintenu?

Si le gouvernement réduit le prix de vente de l’électricité pour favoriser la reprise, les prix pourraient demeurer à peu près stables, mais l’État perdra de l’argent. Si le prix est maintenu, les entreprises distributrices devront nécessairement augmenter les taux pour aller dans la zone de profit.

Pour le moment, le Circuit électrique à l’avantage de ne pas chercher à faire des tonnes de profits. Depuis le 1er avril dernier, Hydro-Québec a toutefois ajusté sa tarification à taux variables pour que ce soit en kilowattheures utilisés plutôt qu’en temps. En gros, le consommateur paie réellement pour son énergie et non plus pour le temps passé à la borne. Il faudra voir quelles seront les stratégies des distributeurs qui, eux, chercheront nécessairement à entrer dans la zone de profit plus rapidement qu’Hydro-Québec, mais nécessairement ce sera plus cher.

Retour au libre marché, mais possiblement contrôlé

Actuellement, Hydro-Québec bride la concurrence en matière de tarif. Les tarifs ne peuvent pas jouer selon les règles habituelles de libre marché puisque c’est l’État qui possède le plus vaste réseau. Pour rester attirante pour les consommateurs, la concurrence du Circuit électrique doit avoir une approche tarifaire dans les mêmes eaux. Puisque Hydro-Québec modifiera sa stratégie, le libre marché reprendra ses droits.

Il y a toutefois une lueur d’espoir : le producteur d’électricité demeure majoritairement Hydro-Québec. Contrairement à l’essence qui appartient à des entreprises privées, Hydro-Québec appartient à l’État, il sera donc possible pour le gouvernement de gérer plus facilement les tarifs aux bornes en imposant un modèle tarifaire acceptable pour les consommateurs.

Fin de la mission du Circuit électrique

La mission d’Hydro-Québec était initialement d’implanter un réseau de bornes de recharge sur la plus grande superficie du territoire québécois possible. L’objectif consistait à implanter le plus de bornes possible dans un délai décent pour que tous les usagers puissent jouir de la possibilité d’une recharge. Évidemment, il y a une plus grande concentration dans les zones urbaines, mais, progressivement, Hydro-Québec continue d’élargir son offre sur tout le territoire. Actuellement, le Circuit électrique compte environ 5 500 bornes, et on espère en ajouter 7 000 de plus de différentes puissances d’ici à 2030.

Ainsi, le fait qu’Hydro-Québec revera sa stratégie au moment même où elle termine son plan d’implantation illustre sa vocation sociale/économique/environnementale pour favoriser et faciliter le passage aux véhicules électriques et non pas un modèle d’affaire à long terme. Dans le but de maintenir une accessibilité à l’échelle du territoire, le Circuit électrique conservera des installations en région qui n’auront pas trouvé preneur.

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