De nouvelles voix se font entendre pour convaincre le ministère de l’Environnement d’investir dans l’entretien de la réserve écologique de l’île Brion, laissée à l’abandon.
C’est fois, c’est la directrice d’Excursions en mer, Nancy Boisselle, qui déplore le piètre état des lieux. Les touristes, raconte-t-elle, doivent débarquer dans les algues et utiliser une échelle pour atteindre la plage où l’odeur des carcasses de loups-marins empeste.
Auparavant les visiteurs débarquaient sur une plage vraiment magnifique, se souvient Mme Boiselle.
«Ça pue, on ne peut plus aller sur la plage. C’est incroyable, l’île Brion c’est en train de se perdre.» – Nancy Boisselle, directrice d’Excursions en mer
Excursions en Mer a finalement abandonné ses expéditions en zodiac à l’Île Brion au début de juillet. Les coûts importants demandés par la Corporation portuaire de Grosse-Île ont été la goutte qui a fait déborder le vase pour l’entreprise touristique. Depuis, c’est la Corporation qui transporte les visiteurs sur l’Île Brion, rapporte Madame Boisselle.
Cette dernière n’est pas la seule à déplorer la dégradation de l’île Brion. La biologiste et auteure du programme éducatif mis sur pied en 1992, la biologiste Lucie D’Amours déplore aussi l’absence d’entretien gouvernemental des lieux.
L’île, rappelle Mme D’Amour, a été décrétée réserve écologique en 1988. Depuis, rien ou presque n’a été fait.
Et pourtant, l’île Brion est un bijou, soutient la biologiste. « C’est vraiment , poursuit Mme D’Amour, une richesse pour un milieu comme le nôtre, on pourrait s’en servir beaucoup plus qu’on le fait, si c’était mieux organisé au niveau de l’éducation dans les écoles, de l’éducation à la conservation. Je trouve qu’on a beaucoup à faire et l’Île Brion est un endroit rêvé pour ça. »
Plusieurs personnes ont même offert au ministère d’aller nettoyer l’île Brion bénévolement. Ils ont demandé au ministère de payer au moins le matériel nécessaire.
La direction des aires protégées du ministère de l’Environnement promettait des réponses pour la mi-juillet, mais les organismes n’ont rien reçu jusqu’à maintenant.
Au cours de l’hiver, la réserve écologique de l’île Brion a aussi fait l’objet d’une polémique lorsque des Madelinots ont demandé l’autorisation d’y chasser les phoques au ministre de l’Environnement, David Heurtel. Après avoir ouvert la porte à cette éventualité, le ministre a finalement rejeté la demande.
Plus tôt au début de l’été, un biologiste, Sébastien Cyr, dénonçait le manque d’entretien de l’île et le délabrement des installations.