La présence de glaces sur le fleuve Saint-Laurent retardera le début de la pêche au crabe des neiges. Les bateaux, qui devaient prendre le large mercredi, resteront à quai au moins jusqu’au 1er avril.
Après un hiver glacial, les crabiers demeurent toujours en attente en ce début de printemps.
« À l’heure actuelle, les conditions sont quand même favorables », explique René Landry, président de l’Association des pêcheurs de crabe de la zone 17. Cette zone comprend les secteurs de Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, et de Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, ainsi que toute la partie du fleuve qui se trouve plus à l’ouest, jusqu’à Tadoussac et Rivière-du-Loup.
« Ils annoncent du vent du sud, un réchauffement. Normalement, c’est supposé être le 1er avril, mais s’il y a des changements, ça va être au jour le jour », précise-t-il.
Le froid rigoureux
Selon les pêcheurs, le froid rigoureux de cet hiver est en cause. Comme les redoux se sont faits rares cette année, la glace est demeurée très épaisse.
« Cet hiver, ça n’a pas été trop facile […] Ça fait plusieurs années qu’on n’a pas eu de froid de même et la glace est accumulée. C’est surtout après les ports de mer. Les entrées de ports de mer sont bloquées un peu », ajoute M. Landry, tout en soulignant que la zone 17 est navigable entre les deux rives, mais les ports de pêche posent problème.
Quant à la zone 16, située plus à l’est, les pêcheurs ont également préféré retarder l’ouverture de la pêche d’une semaine, même si certains ports étaient suffisamment dégagés.
Selon René Landry, les crabes souffriraient des températures froides et pourraient perdre leurs pattes.
« Il y a des pêcheurs qui sont étendus tout le long de la zone, de Pointe-des-Monts jusqu’à Natashquan et Baie-Johan-Beetz. Ces ports-là sont encore pris dans la glace, donc on doit tenir compte de ces pêcheurs-là aussi quand on prend la décision d’ouvrir ou ne pas ouvrir la zone », dit-il.
La pêche aux crevettes épargnée du retard
Les pêcheurs aux crevettes estiment pour leur part pouvoir sortir en mer comme prévu dès le 1er avril, à moins que la météo leur réserve de mauvaises surprises au cours des sept prochains jours.
Le propriétaire de la poissonnerie Soucy de Sept-Îles, Gilles Soucy, explique qu’en seulement vingt-quatre heures, les vents peuvent déplacer les bancs de glace et empêcher les bateaux d’atteindre des zones de pêches spécifiques. Le chavirage des embarcations pose également un risque en ce début de printemps.
Les poissonniers espèrent offrir des crevettes et du crabe frais à la clientèle le plus tôt possible, mais la sécurité des pêcheurs demeure une priorité.
D’après un reportage de Marlène Joseph-Blais.
