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Une équipe de chercheurs de l’Université McGill a découvert une nouvelle source de pollution dans le fleuve Saint-Laurent : des microbilles de plastique. Les chercheurs en ont trouvé en grande concentration dans les sédiments de notre grand fleuve.

Ces microbilles, aussi petites qu’un grain de sable, proviennent de produits cosmétiques comme les dentifrices, les démaquillants ou les exfoliants. Leur petite taille leur permet de passer à travers les filtres de nos usines d’épuration des eaux pour s’écouler directement dans nos rivières et dans le fleuve. Le problème existe aussi dans les Grands Lacs.

On pensait que ces microbilles ne faisaient que flotter dans le courant jusque vers la mer, mais ce que l’équipe de McGill a découvert, c’est qu’elles s’accumulent dans les sédiments.

Cette étude a été menée par Rowshyra Castañeda, biologiste diplômée de la Faculté des sciences de McGill. Elle a examiné des sédiments provenant de 10 endroits du Saint-Laurent entre le lac Saint-François et la ville de Québec.

  • Pour écouter la biologiste Rowshyra Castañeda sur votre appareil mobile, cliquez ici. 

Ces microbilles peuvent être prises pour de la nourriture par les organismes qui vivent dans le fond du Saint-Laurent et qui sont ensuite mangés par les poissons, estime le biologiste de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, Philippe Archambault. De plus, des polluants chimiques comme les BPC s’y collent, les rendant encore plus toxiques. Le biologiste s’inquiète de leur présence en si grand nombre.

  • Pour écouter le biologiste Philippe Archambault sur votre appareil portable, cliquez ici.

Ces microbilles s’ajoutent à la pollution par le plastique dans les océans. Les bouteilles, les sacs, les contenants en tout genre, même les briquets et les jouets se retrouvent dans les cours d’eau qui se déversent dans les océans. Ils s’accumulent en raison des courants giratoires, pour former ce qu’on appelle les gyres, sorte de gigantesques îles flottantes. Les plastiques polluent aussi les littoraux, en quantité presque aussi importante qu’au large.

La communauté scientifique estime que ces plastiques tuent environ 1,5 million d’animaux marins chaque année.

Les oiseaux, les tortues, les baleines, les phoques et les poissons mangent le plastique et meurent de malnutrition, ou encore ils s’emmêlent dans des sacs ou des filaments de plastique et meurent étouffés. Avec le temps, les objets en plastique se dégradent aussi en particules fines.

L’océanographe François Galgani, responsable de projets environnement à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, explique.

  •  Pour écouter l’océanographe François Galgani, cliquez ici.

Quoi qu’il en soit, des organismes environnementaux ont lancé la campagne Beat the microbeads pour lutter contre la pollution des microbilles plastique provenant de l’industrie cosmétique.

Suite aux pressions de ces organismes, des fabricants comme Unilever, L’Oréal, Colgate Palmolive, Johnson & Johnson et Procter & Gamble ont promis de cesser d’en mettre dans leurs produits à plus ou moins longue échéance.

L’alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent presse les gouvernements canadien et américain d’agir pour sauvegarder cette réserve d’eau douce qui fournit de l’eau potable à 40 millions de personnes.

Cinq États américains, surtout situés autour des Grands Lacs, sont en voie d’adopter une loi interdisant les microbilles dans les cosmétiques. En Illinois, la loi est adoptée, mais elle entrera en vigueur en 2019. Même l’État fédéral des États-Unis a son projet de loi, le Microbeads free water act, qui a été déposé au Congrès américain en juin dernier.

Mais il y a fort à faire pour sauver les eaux du plastique, car seulement 5 % du plastique produit dans le monde est actuellement recyclé. Le reste se retrouve dans les décharges ou dans l’environnement.

 

Photo :  Beat the microbead