Le ministère de l’Environnement a dû effectuer une perquisition à Hydro-Québec pour obtenir des documents importants dans le cadre de son enquête sur le déversement de 100 000 litres de diesel de l’oléoduc qui appartient à la société d’État. Ces documents ont contribué à l’enquête du ministère qui a conclu que l’oléoduc était ravagé par la corrosion au moment du déversementet qu’Hydro-Québec a manqué à ses devoirs en ne prenant pas les mesures de prudence pour l’entretien de son oléoduc.
En mai dernier, l’enquêteur du ministère s’est présenté aux bureaux d’Hydro-Québec à Cap-aux-Meules pour y saisir des documents parmi lesquels une douzaine de rapports d’expertises cathodiques effectués par la compagnie Corpro. Le ministère a aussi saisi des documents sur la dernière livraison d’hydrocarbures à la centrale avant le déversement. On y retrouve aussi deux fiches d’entretiens préventifs.
Le rapport d’enquête du ministère de l’Environnement révèle, entre autres, que 6498 anomalies, principalement sur la partie de l’oléoduc d’Hydro-Québec située près du quai, avaient été signalées à Hydro-Québec avant l’incident. De la corrosion, jusqu’à 90 % de l’épaisseur de la conduite, avait aussi été rapportée. La Société d’État a été condamnée à payer une amende et des frais pour un total de 410 554,93$.
Rapport d’enquête sur le déversement aux Îles-de-la-Madeleine
Germain Chevarie reconnaît les manquements d’Hydro-Québec
Le député des Îles-de-la-Madeleine, Germain Chevarie, estime que la société Hydro-Québec a manqué à ses devoirs en ne prenant pas les mesures nécessaires à l’entretien de son oléoduc aux Îles-de-la-Madeleine.
Le député des Îles réagissait pour la première fois au rapport d’enquête du ministère de l’Environnement dévoilé en début de semaine par Radio-Canada.
Germain Chevarie s’est dit notamment surpris par la vétusté de la conduite et par l’ampleur de la corrosion du pipeline lors du déversement.
Il a toutefois tenu à souligner d’abord les bons coups d’Hydro-Québec. « En général, Hydro-Québec est un bon citoyen corporatif et il y a le défi d’exercer une vigilance soutenue envers le transport du mazout du port vers la centrale », a commenté le député.
Il estime que la société d’État a le devoir de se mettre rapidement au travail. « Les manquements identifiés, poursuit Germain Chevarie, sont quand même importants et Hydro-Québec doit appliquer des mesures exemplaires et avoir des plans d’urgence complets avec des hauts standards en cas de fuite. »
Germain Chevarie a rencontré deux fois le ministre Pierre Arcand depuis la divulgation du rapport d’enquête. Selon M. Chevarie, Pierre Arcand est à l’écoute des Madelinots et entend suivre l’évolution du dossier.
Le ministre responsable d’Hydro-Québec, Pierre Arcand, a refusé jusqu’à maintenant toutes les demandes d’entrevue sur le sujet.
Un texte de Michel-Félix Tremblay
LA UNE : Déversement aux Îles PHOTO : MARIANNE PAPILLON