L’exploration pétrolière dans le golfe est peu probable, affirme Pierre Arcand

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Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Pierre Arcand juge peu probable la réalisation d’un projet d’exploration pétrolière en milieu marin dans le secteur du golfe du Saint-Laurent nommé Old Harry.

Interpellé par la Coalition Saint-Laurent dans le cadre de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi sur les hydrocarbures, le ministre a fait valoir que les chances de voir un jour un forage en milieu marin dans ce secteur sont très faibles.

« Les chances qu’il y ait de l’activité demeurent extrêmement réduites », a-t-il dit à propos de cette zone située à 80 kilomètres des Îles de la Madeleine. « Le projet est à toute fin pratique au point mort », a ajouté Pierre Arcand.

Le ministre a tout de même défendu l’idée de parvenir à une entente avec le fédéral sur la gestion conjointe des projets pétroliers et gaziers dans les eaux du golfe. Cette entente doit être complétée éventuellement avec l’adoption d’un projet de loi« miroir », le projet de loi 49.

Sans cela, a fait valoir le ministre Arcand, le Québec pourrait se retrouver « dans une situation délicate ». Selon lui, si Terre-Neuve décidait un jour de lancer un projet d’exploration ou d’exploitation de son côté de la frontière, le Québec devrait gérer« tous les désavantages », mais sans pouvoir espérer de « bénéfices financiers ».

Le moratoire sur l’exploration dans le golfe du Saint-Laurent doit être levé après l’adoption du projet de loi 49.

Potentiel hypothétique

L’entreprise Corridor Resources détient, depuis 1996, deux permis d’exploration totalisant 500 km2 dans cette zone située à la frontière maritime avec Terre-Neuve. Or, depuis 20 ans, aucun forage n’a été réalisé sur cette structure, qui pourrait renfermer un potentiel pétrolier ou gazier.

Or, comme l’a rappelé mercredi la Coalition Saint-Laurent, le potentiel en énergies fossiles demeure pour le moment très hypothétique.

L’étude « Géologie et potentiel en hydrocarbures des bassins sédimentaires du sud du Québec » menée dans le cadre de l’évaluation environnementale stratégique sur les hydrocarbures estime en fait le potentiel pétrolier à environ 100 millions de barils. Mais ce chiffre vaut pour tout le bassin de Madeleine, un très vaste territoire marin qui regroupe toute la partie sud du golfe du Saint-Laurent, côté québécois.

La synthèse scientifique réalisée pour le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles précise en outre que ce potentiel est un chiffre « médian », c’est-à-dire que les chances qu’il existe bel et bien sont de 50 %. « Très peu de données de forage sont disponibles pour permettre d’apprécier le véritable potentiel de la partie québécoise du bassin de Madeleine », notent aussi les deux chercheurs de l’INRS qui ont rédigé ce rapport.

Dans le cas de la structure sous-marine d’Old Harry, « les volumes d’hydrocarbures en place qui sont proposés doivent être considérés comme hautement spéculatifs ».

Gaz naturel

« Si plusieurs indicateurs géologiques et géophysiques tendent à confirmer la présence d’hydrocarbures dans cette structure, la possibilité que d’importants volumes de pétrole soient présents ne s’accorde pas avec les modèles régionaux établis pour le bassin de Madeleine », souligne également le texte de l’étude.

Qui plus est, il se pourrait bien que le potentiel en énergie fossile du bassin de Madeleine soit essentiellement en gaz naturel. Des forages réalisés au cours des dernières décennies dans le golfe ont permis de détecter la présence de gaz, mais jamais de pétrole.

Par ailleurs, un déversement provoqué par l’exploitation pétrolière maritime dans le secteur d’Old Harry menacerait tout l’est du golfe du Saint-Laurent, mais aussi les îles de la Madeleine, concluait en 2014 la première étude scientifique indépendante sur le sujet.

Les pêcheurs des cinq provinces des maritimes réclament un moratoire complet sur« toute activité de développement pétrolier » dans le golfe. Ils exigent aussi la tenue d’une « étude environnementale complètement indépendante » sur la question.

 

LA UNE : Photo: Alexandre Shields Le Devoir