Intégration des femmes dans la construction : une Madelinienne récompensée

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La Madelinienne Sylvie Déraspe a reçu le prix Elles Reconnaissent 2016, dans la catégorie Femme de métier, dans le cadre du Gala de l’industrie de la construction tenu jeudi à Montréal.

C’est la première année qu’on remet une telle reconnaissance. Elle vise à récompenser des personnes ou des organisations qui ont posé des gestes pour intégrer les femmes dans l’industrie de la construction.

Sylvie Déraspe est compagnon opératrice de pelles mécaniques et formatrice en santé-sécurité. Elle a soumis sa candidature, appuyée par la présidente-directrice générale de la Commission de la construction du Québec, Diane Lemieux.

Sylvie Déraspe rappelle les débuts de ses démarches.

«Je voulais enrayer la discrimination, l’intimidation et le harcèlement physique et psychologique dans le milieu de la construction.» – Sylvie Déraspe, compagnon opératrice de pelles mécaniques et formatrice en santé-sécurité

« J’ai commencé par défendre une travailleuse qui avait de la difficulté à intégrer le milieu, malgré son diplôme payé par Emploi Québec, malgré ses cartes et ses qualifications. Puis, j’en ai défendu d’autres par la suite. »

Sylvie Déraspe se réjouit de voir que la Gendarmerie royale du Canada a réglé hors cour le dossier de la discrimination et de l’intimidation. « À compétences égales, les femmes doivent trouver leur place dans la GRC, dans l’armée et dans la construction », dit-elle.

Un témoignage qui avait fait du bruit

En 2011, Sylvie Déraspe avait dénoncé le harcèlement, la discrimination et la violence sur les chantiers de construction, devant la commission parlementaire qui étudiait le projet de loi sur l’abolition du placement syndical.

Avec cette loi, adoptée par la suite, le gouvernement confiait à la Commission de la construction du Québec (CCQ) le soin de mettre en place un système pour recruter les travailleurs pour éliminer des pratiques illégales telles que l’intimidation sur les chantiers.

Selon Sylvie Deraspe, cette loi a eu un effet bénéfique.

«J’ai réussi à avoir un numéro 1-800 pour que les femmes puissent porter plainte. Aussi, nous avons maintenant la possibilité de changer de syndicat une fois pendant la période obligatoire de quatre ans si ça ne fonctionne pas. C’est bon pour les femmes et pour les hommes.» – Sylvie Déraspe, compagnon opératrice de pelles mécaniques et formatrice en santé-sécurité

« Je n’ai rien contre les syndicats, je suis syndiquée moi-même, mentionne-t-elle. Mais je crois qu’ils ont un rôle à jouer pour la protection des travailleurs. »

Selon Sylvie Déraspe, il faut casser les mentalités. « Ça commence sur les bancs d’école, rappelle-t-elle. On peut dire aux petits gars qu’ils peuvent devenir pompiers, mais aussi cuisiniers ou infirmiers. On peut aussi dire aux petites filles qu’elles peuvent devenir coiffeuses, mais aussi charpentières. »

Un texte de Brigitte Dubé

LA UNE : Sylvie Deraspe (au centre) lors de la soirée Elles Reconnaissent. / PHOTO : PAGE FACEBOOK