Comment une baleine échouée vivante peut-elle mourir d’asphyxie ?

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L’eau de l’océan exerce une pression qui permet aux cétacés de supporter leur masse. Des animaux comme le rorqual commun et le rorqual à bosse peuvent peser de 40 à 50 tonnes et de 25 à 35 tonnes respectivement. Le rorqual bleu — dont la taille peut atteindre 28 m — est le plus grand animal ayant existé sur Terre. Son poids varie de 75 à 130 tonnes. Concrètement, ces animaux seraient incapables de survivre hors de l’eau, car leur squelette s’écraserait sous leur poids.

Lorsqu’une baleine échoue vivante à proximité d’un rivage, elle se débat pour retrouver sa liberté de mouvement et regagner le large. Si son corps reste en contact avec une surface dure pendant une période prolongée, sa cage thoracique se trouve alors comprimée par son poids. En raison des difficultés respiratoires qui s’ensuivent et du blocage de la circulation sanguine, les organes internes et les muscles sont peu à peu endommagés. Les tissus nécrosés engendrent alors des toxines qui provoquent une infection généralisée, puis entrainent la mort.

Les échouages individuels de baleines

On a souvent entendu parler des échouages collectifs de baleines. Mais qu’en est-il des échouages d’individus isolés ? Si le mystère persiste également dans leur cas, il existe toutefois plusieurs façons de les expliquer. Par exemple, un individu peut s’échouer s’il est égaré, désorienté, malade, blessé, développe une infection, etc. En outre, un jeune animal récemment sevré ou sevré trop tôt peut avoir de la difficulté à se débrouiller seul et emprunter la mauvaise route par manque d’expérience.

L’activité humaine peut évidemment causer des échouages. On n’a qu’à penser aux tristement célèbres empêtrements dans des engins de pêche, aux collisions avec des bateaux ou aux multiples dérangements causés par des humains (sonars actifs militaires, pollution sonore, navigation de plaisance, navigation commerciale, etc.). Il convient toutefois de souligner que les échouages attribuables à l’activité humaine se soldent souvent par la mort des animaux. Selon le site du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), au cours des 10 dernières années, près de 7 % des mammifères marins échoués dans le secteur surveillé par l’organisation auraient été victimes d’une forme d’interaction avec les humains.

Les tentatives de sauvetage en cas d’échouage

Les cas de baleine échouée vivante nécessitent un examen approfondi de la situation, lequel constitue la première étape d’un processus décisionnel établi par Pêches et Océans Canada. Le processus décisionnel repose sur plusieurs critères, notamment l’état de santé de l’animal, l’organisation logistique et la disponibilité des ressources. « Ces tentatives de sauvetage sont très risquées et nécessitent une logistique complexe. En effet, vu la taille de la baleine et sa puissance, il est très risqué de manipuler ces animaux, de les déplacer ou même de procéder à une euthanasie, puisque cela requiert une grande dose de barbituriques dangereuse à manipuler », affirme Josiane Cabana, directrice du Centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins. Interrogée au sujet du rorqual à bosse qui s’est échoué dimanche dernier près du rivage de l’Étang-du-Nord, aux Îles-de-la-Madeleine, elle ajoute : « Une baleine de cette taille ne survit généralement pas très longtemps dans cette situation compte tenu de son poids, qui comprime sa cage thoracique. La baleine était visiblement amaigrie et ses chances de survie étaient jugées nulles, même si elle avait été transportée vers le large. »

Par François Vachon
LA UNE : Un jeune rorqual s’est échoué vivant à L’Étang-du-Nord aux Iles-de-la-Madeleine. © S. Richard, Pêches et Océans Canada