La Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) a amorcé le transbordement par barge de 116 véhicules hors d’usage qui s’accumulaient depuis des années sur l’île d’Entrée, aux Îles-de-la-Madeleine.
Le nombre de véhicules abandonnés est deux fois supérieur à la population permanente de l’île d’Entrée, la seule île madelinienne habitée qui n’est pas reliée au reste de l’archipel par la route.
«C’est devenu hors de contrôle, estime le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre. Ça a un impact sur le paysage et ça représente un certain danger pour l’environnement en raison des huiles et du carburant qui peuvent s’échapper des véhicules.»
«L’île d’Entrée, c’est la double insularité. C’est complexe les enjeux de transports parce que l’accès au territoire est compliqué.» – Jonathan Lapierre, maire des Îles-de-la-Madeleine
Aux prises avec ce problème grandissant, la Communauté maritime des îles a décidé de passer à l’action et d’octroyer un contrat de gré à gré de 92 500 $ à la CTMA.
«C’est un investissement très important que le conseil vient de consentir pour faire le ménage,» reconnaît Jonathan Lapierre.
Des employés municipaux vont remorquer les véhicules disséminés sur les propriétés privées jusqu’au quai de l’île d’Entrée. La CTMA va ensuite les transborder sur des barges jusqu’au quai de Havre-Aubert pour ensuite les acheminer par camion au Centre de gestion des matières résiduelles de Havre-aux-Maisons.
«Nous pouvons charger dix véhicules à la fois, ou un peu plus en fonction de leur grosseur, sur le pont d’une barge porteuse,» précise la responsable des communications et du marketing à la CTMA, Vanessa Loignon.
«Dans les années passées, la municipalité avait adopté une certaine tolérance par rapport aux véhicules hors d’usage, parce que c’est extrêmement complexe de se départir de ce grand nombre de véhicules là,» explique M. Lapierre.
Le maire explique que l’utilisation du traversier Ivan-Quinn, qui relie quotidiennement Cap-aux-Meules à l’île d’Entrée, n’était pas envisageable pour effectuer l’opération puisque le navire peut accueillir seulement deux véhicules à bord et que la disponibilité des places n’est pas garantie. «Ça aurait pris des années» , croit Jonathan Lapierre.
«On a profité de la présence de groupe CTMA qui est en train de faire des travaux au port de pêche de l’île d’Entrée pour sortir les véhicules par barge,» précise-t-il.
L’opération menée par la CTMA sera financée à même le budget de fonctionnement du Centre de gestion des matières résiduelles qui s’occupera de démanteler les véhicules, les compresser pour ensuite les exporter hors de l’archipel.
Les résidents de l’île d’Entrée n’auront rien à débourser.
Tolérance zéro à l’avenir
M. Lapierre, précise qu’une lettre a été envoyée à tous les résidents de l’île d’Entrée pour leur annoncer que ce type d’opération ne sera pas répétée dans le futur.
«Lorsque l’ensemble des véhicules auront été retirés, on s’attend à ce que les résidents fassent une meilleure gestion des véhicules hors d’usage,» explique M. Lapierre. «On ne pourra pas et on n’aura pas les moyens de faire cette opération-là tous les deux ans.»
Le maire précise que l’île d’Entrée est soumise à la même réglementation que les autres îles et que chaque résident à la responsabilité d’acheminer lui-même un véhicule hors d’usage directement au Centre de gestion des matières résiduelles.
La Communauté maritime des Îles espère que le retrait des véhicules hors d’usage sera terminé d’ici Noël.
LA UNE : Selon une analyse faite en décembre 2019 par la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, 116 véhicules hors d’usage jonchent le territoire de l’île d’Entrée. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE