Écouter les baleines noires en temps réel pour mieux les protéger

Publicité

Articles similaires

Les équipements de Total Océan resteront dans l’archipel

Le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) de Saint-Félicien,...

Le CISSS des Îles n’abandonne pas son projet de logements

Le Centre intégré de santé et de services sociaux...

L’ancien porte-parole de la SQ Claude Doiron subira un procès

L’enquête préliminaire de l’ancien porte-parole de la Sûreté du...

Pêche à l’appât du maquereau : « On est oubliés », disent les pélagiques

Après l’annonce par Pêches et Océans Canada de la réouverture...

En 2019, des bouées acoustiques ont permis d’écouter en temps réel les baleines noires de l’Atlantique Nord qui fréquentent les eaux du Saint-Laurent. Ce projet pilote a porté fruit, puisque des chercheurs de l’Institut Maurice-Lamontagne s’apprêtent à répéter l’expérience.

De juin à octobre 2019, un projet pilote a été réalisé au moyen de cinq bouées acoustiques placées à des endroits stratégiques du golfe du Saint-Laurent.

Elles enregistrent des sons sous-marins et à bord de la bouée, il y a l’équivalent de ce qu’on a dans notre laboratoire, indique le chercheur en hydroacoustique à l’Institut Maurice-Lamontagne, Yvan Simard.

On analyse tous les sons présents et ceux qui représentent des vocalisations de la baleine noire sont reconnus et l’information est transmise à la Terre par téléphone cellulaire, explique-t-il en entrevue à l’émission Info-réveil.

«Après, les vocalisations sont affichées sur un portail internet et deviennent disponibles à tout le monde, en particulier à ceux qui doivent gérer les opérations pour protéger la baleine noire.» – Une citation de :Yvan Simard, chercheur en hydroacoustique à l’Institut Maurice-Lamontagne

Le principe n’est pas nouveau, mais le fait d’avoir accès aux captations en temps réel permet d’agir plus rapidement pour protéger les mammifères marins.

On faisait déjà ça avec des enregistrements qu’on récoltait sur des années complètes avec des instruments qui enregistraient dans des mémoires internes. On a décidé de transporter notre laboratoire à bord de bouées océanographiques et transmettre l’information en temps réel, indique M. Simard.

L’objectif est d’informer les gens qu’ils doivent mettre en place des mesures dynamiques basées sur la présence des animaux pour minimiser les impacts de mortalité, indique le chercheur.

De telles mesures sont d’ailleurs déjà appliquées par Pêches et Océans Canada, comme l’imposition d’une réduction de vitesse des navires ou la fermeture de zones de pêche lorsque la présence de baleines est détectée.

Ainsi, pour poursuivre dans cette lancée, sept bouées acoustiques seront à nouveau déployées au mois de mai.

«Bien que le son sous l’eau se propage sur de très grandes distances, le golfe du Saint-Laurent est très vaste, 260 000 km de surface (…). Un appareil peut détecter environ jusqu’à une trentaine de km autour de la bouée,» précise le chercheur.

On travaille sur d’autres techniques qui vont permettre de faire des suivis sur de plus grandes distances, mais ce sera peut-être pour les prochaines années, avance M. Simard.

Il souligne qu’il reste seulement environ 350 baleines noires de l’Atlantique Nord dans le monde.

LA UNE : Les baleines de l’Atlantique Nord arrivent dans le golfe au tout début du printemps au moment où la saison de pêche commence en Atlantique et au Québec, d’où l’importance de surveiller leurs déplacements en temps réel (archives). PHOTO : PÊCHES ET OCÉANS CANADA