À la rencontre du conseil 100 % féminin de Grosse-Île

Publicité

Articles similaires

Sauvetage inusité : Une voiture extraite des eaux de l’Étang-du-Nord

Un sauvetage inusité dans les eaux de l'Étang-du-Nord a...

La CTMA fait l’acquisition de Madelinot Courrier

La CTMA annonce l’acquisition de Madelinot Courrier, une entreprise...

Mieux préparer les municipalités aux changements climatiques

Un forum régional organisé par le Conseil régional de...

Des Madelinots manifestent contre la Passe Archipel

M. Bourgeois, qui exploite un site touristique, craint également...

11e Gala des Éloizes de la Chambre de commerce des Îles

La communauté des affaires des Îles s'est rassemblée samedi...
La Municipalité de Grosse-Île, aux îles de la Madeleine, est désormais gouvernée par un conseil entièrement féminin. Une mairesse et six conseillères ont été élues sans opposition au terme de la période de candidature le 1er octobre dernier, une situation très rare.

 

Le village anglophone situé au nord de l’archipel madelinot s’est défusionné de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine en 2004 afin de conserver sa propre gouvernance.

Capture d’écran, le 2021-10-31 à 09.19.46
L’hôtel de ville de Grosse-Île PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Depuis l’assermentation du 18 octobre, cette gouvernance est officiellement assurée par sept femmes élues sans opposition.

La situation constatée à Grosse-Île est rare, mais pas unique. En plus de Grosse-Île, la municipalité de Hope Town dans la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie est aussi dirigée par un conseil entièrement féminin.

Alors que les conseils municipaux 100 % masculins ont été chose commune en politique municipale au cours des dernières décennies, Grosse-Île démontre que la tendance peut être inversée.

Capture d’écran, le 2021-10-31 à 09.19.36

Sa nouvelle mairesse, Diane-Joy Davies, n’en fait pas grand cas. C’est une surprise un peu, mais pas beaucoup. C’est normal, fait-elle valoir.

C’est qu’à Grosse-Île, la population locale est en quelque sorte habituée à ce que les femmes mènent le bal. Il y a d’autres femmes dans les postes de gouvernance, confirme Mme Davies. Celle qui travaille pour le Comité pour les Madelinots anglophones cite à cet effet la Coopérative Cap-Dauphin ainsi que l’école locale, deux institutions presque entièrement dirigées par des femmes.

Capture d’écran, le 2021-10-31 à 09.19.22
La Coopérative des Pêcheurs du Cap-Dauphin, que l’on aperçoit derrière, est une usine de transformation de poisson. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

La conseillère Nancy Clark rappelle que Rose Elmonde Clark, qui n’a pas sollicité de nouveau mandat cette fois-ci, a siégé à titre de mairesse au cours des 12 dernières années.

«La diversité, c’est toujours une bonne chose. Peut-être que la prochaine fois, on va voir plus d’intérêt du côté des hommes pour rejoindre le conseil.» – Une citation de :Nancy Clark, conseillère municipale à Grosse-Île

La mairesse Davies explique néanmoins qu’en dépit de l’absence d’hommes autour de la table du conseil municipal, la diversité sera au rendez-vous. L’élue mentionne que ses consœurs travaillent par exemple dans différents domaines, notamment dans le secteur des pêches, en santé ou pour des organismes communautaires.

«Je pense que tout le monde est là pour les mêmes choses, pour la communauté, et on travaille bien ensemble.» – Une citation de :Diana-Joy Davies, mairesse de Grosse-Île

Capture d’écran, le 2021-10-31 à 09.19.08
De gauche à droite : la conseillère municipale Nancy Clark et la nouvelle mairesse de Grosse-Île, Diana-Joy Davies PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Outre sa composition entièrement féminine, le conseil municipal se distingue par sa jeunesse : les élues sont toutes âgées entre 30 et 50 ans. Pour certaines d’entre elles, l’implication en politique municipale exige donc une conciliation travail-famille. C’est le cas Nancy Clark, maman de deux enfants.

Il y avait deux femmes de l’ancien conseil qui ont décidé de ne pas revenir à cause que c’est très difficile avec les enfants. Moi aussi, j’y ai pensé très fort avant de remettre mon nom, surtout parce que les rencontres municipales sont le soir […], admet la dame de 37 ans qui entame un deuxième mandat au conseil municipal.

Des réactions diverses

De passage à Grosse-Île, l’équipe de Radio-Canada est allée à la rencontre des résidents de l’endroit. Questionnés à savoir si cela faisait une différence que la Municipalité soit entièrement gouvernée par des femmes, leurs réponses varient.

Peu importe s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, ce n’est pas le genre qui importe, mais bien les personnes […], leur pensée critique, croit Kim Clark. Je suis vraiment certaine qu’elles feront très bien cela. Je suis vraiment fière d’elles, s’enthousiasme pour sa part Valérie Clark.

Capture d’écran, le 2021-10-31 à 09.18.45
Grosse-Île PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

France Vigneau, une autre résidente de Grosse-Île, est elle aussi ravie. Je pense que la vision que les femmes ont n’est pas tout à fait la même [que celle des hommes], explique-t-elle.

C’est bien, ça fait changement, croit pour sa part Léonard Boudreau. Je n’ai rien contre ça du tout, renchérit le citoyen. Elles vont probablement faire aussi bien que n’importe qui, prévoit quant à lui un autre résident de Grosse-Île, Harry Quinn.

En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, la proportion des candidatures féminines aux élections municipales est passée de 33,5 % en 2017 à 37,7 % en 2021. Les plus récentes statistiques sont plus élevées que la moyenne provinciale, qui s’établissait à 35,5 % lors de la dernière mise à jour effectuée par le MAMH (Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation), le 12 octobre.

Selon le reportage d’Isabelle Larose
LA UNE : Grosse-Île est une municipalité insulaire peuplée par moins de 500 personnes, dont plusieurs descendants irlandais et écossais. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE