Un peu plus de thon rouge pour les pêcheurs du golfe

Publicité

Articles similaires

Les équipements de Total Océan resteront dans l’archipel

Le Centre collégial de transfert technologique (CCTT) de Saint-Félicien,...

Le CISSS des Îles n’abandonne pas son projet de logements

Le Centre intégré de santé et de services sociaux...

L’ancien porte-parole de la SQ Claude Doiron subira un procès

L’enquête préliminaire de l’ancien porte-parole de la Sûreté du...

Pêche à l’appât du maquereau : « On est oubliés », disent les pélagiques

Après l’annonce par Pêches et Océans Canada de la réouverture...

Les 35 ans d’Attention FragÎles

L'organisme Attention FragÎles, désormais reconnu comme conseil régional de...

Les pêcheurs pourront profiter cette année d’une légère augmentation de l’allocation canadienne de thon rouge. Cette allocation supplémentaire de 50 t. se traduira par la pêche de 150 à 200 thons de plus. Une petite partie reviendra aux 53 détenteurs de permis du Québec.

La population qui fréquente le golfe va mieux, estime Dheeraj Busawon, biologiste à la Station biologique de St Andrews en Nouvelle-Écosse.

La dernière évaluation du stock a eu lieu en 2021 après un plan de rétablissement de 20 ans qui s’est terminé en 2018.

L’évaluation scientifique, la biomasse totale a augmenté de 9 % au cours de la période 2017-2020, ce qui indique que les captures n’ont pas entraîné de surpêche. Les chercheurs ont même décelé des signes de fort recrutement.

Dheeraj Busawon travaille d’ailleurs à l’échantillonnage des thons pêchés dans le golfe et le long des côtes de Terre-Neuve.

Le programme permet d’échantillonner le quart des thons rouges débarqués chaque année par les flottilles de l’Atlantique et du Québec, soit environ entre 500 à 600 poissons par année.

Depuis 2010, les biologistes collectent ainsi des prélèvements de tissus biologiques ainsi que des otolithes, une petite accumulation minérale située dans la tête des poissons.

Si ce gros poisson est de plus en plus présent dans nos eaux et sur les tablettes des poissonneries, la ressource demeure fragile et sous haute surveillance. Le thon rouge est considérée comme une espèce en voie de disparition.

Au Canada, le thon rouge est à la limite nord de son aire de répartition. Deux populations fréquentent les eaux canadiennes soit celle du golfe du Mexique (population de l’Ouest) et une autre qui vient de la Méditerranée (population de l’Est). Les deux stocks se côtoient au large des États-Unis et du Canada.

Les thons, de grands voyageurs, arrivent au Canada vers mai et repartent vers décembre. La majorité des thons pêchés proviennent du golfe du Mexique et sont assez jeunes, soit entre 8 et 12 ans.

D’où viennent les thons?

Selon la recherche, les poissons dans les eaux du Canada qui viennent de la population de l’est seraient plus nombreux au cours des dernières années. C’est important d’en connaître plus sur les deux stocks puisque ça permet d’évaluer plus précisément la santé de la ressource, fait valoir Dheeraj Busawon.

Capture d’écran, le 2022-02-24 à 08.32.44

La dernière évaluation de la population de thon rouge de l’Atlantique a d’ailleurs été rejetée par un expert externe.

Il a été jugé que le mélange entre les thons rouges des deux populations, celle de l’est et celle du golfe du Mexique, n’était pas correctement pris en compte. Le modèle en place suppose que la proportion de thons en provenance de l’est, donc de la Méditerranée, est demeurée constante au fil des ans. C’est cette hypothèse que les scientifiques devront revoir.

Si les autres ressources vont vers le nord, je ne vois pas pourquoi le thon rouge n’irait pas vers le nord. Même à Terre-Neuve, on les voit de plus en plus au cours des dernières années, commente M.Busawon.

La présence du thon rouge à un endroit ou l’autre du golfe varie. Les thons suivent des proies. Leur absence ou leur présence est due à celle des poissons d’appâts comme le maquereau ou le hareng, explique le biologiste de Pêches et Océans Canada.

La pêche est réglementée internationalement par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT) qui recommande les allocations attribuées à chaque pays.

Six pays reçoivent une allocation de quotas du stock de thon rouge de l’Atlantique Ouest : le Japon, le Canada, les États-Unis, le Mexique, Saint-Pierre-et-Miquelon et les Bermudes.

De 2000 à 3000 thons rouges sont pêchés chaque année par le Canada. Les pêcheurs du Québec détiennent 53 permis commerciaux dont un est par une bande autochtone. La pêche s’effectue en août et en novembre, selon les secteurs.

LA UNE : Le thon rouge est classé comme espèce en voie de disparition par l’Union internationale pour la conservation de la nature, en grande partie à cause des années de surpêche. PHOTO : REUTERS / THOMAS PETER

PAR Joane Bérubé