Les Îles-de-la-Madeleine seront le théâtre d’une bataille électorale corsée

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Les Îles-de-la-Madeleine sont convoitées en cette fin d’été et pas seulement par les touristes, mais aussi par les politiciens. Les chefs de tous les partis, à l’exception de Québec solidaire, se sont rendus dans l’archipel au cours de la dernière année et ce n’était pas pour profiter des plages. Tous les partis y ont fait du recrutement intensif, si bien qu’une véritable bataille s’y dessine.

« Il y a des passions qui s’animent. Il y a des clans aux îles, c’est certain. » — Une citation de  Antonin Valiquette, directeur de la Chambre de commerce des Îles-de-la-Madeleine

C’est une élection qui va être particulièrement serrée, c’est très difficile de prévoir qui sera le député des îles, affirme Antonin Valiquette, le directeur de la chambre de commerce des îles de la Madeleine.

Alors que depuis une quinzaine d’années, il existe une dualité entre le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, tous les partis estiment aujourd’hui avoir une chance de l’emporter.

2018, on avait quelques inconnus","text":"À part le conservateur qu'on a jamais vraiment vu sur la scène publique, on a quatre candidats qui sont des figures bien connues alors que dans des élections précédentes, si on regarde celle de2018, on avait quelques inconnus"}}">À part le conservateur qu’on n’a jamais vraiment vu sur la scène publique, on a quatre candidats qui sont des figures bien connues, alors que dans des élections précédentes, si on regarde celle de 2018, on avait quelques inconnus, précise M. Valiquette.

En 2018, la CAQ, par exemple, avait présenté un candidat originaire des Îles-de-la-Madeleine, mais qui habitait à Sainte-Julie, en banlieue de Montréal. Cette année, le premier ministre François Legault s’est rendu personnellement à Cap-aux-Meules pour annoncer la candidature du maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre. C’est quelque chose de très rare, souligne le candidat caquiste.

« Cela envoie aussi un message que le premier ministre veut prendre en considération la particularité des îles. » — Une citation de  Jonathan Lapierre, candidat de la CAQ

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Ce n’est pas l’avis de son adversaire du Parti québécois, le député sortant Joël Arseneau.

Ce que l’on voit à la CAQ, c’est cette volonté de mettre la main sur des circonscriptions et d’avoir des porte-parole de François Legault dans les différentes régions, rétorque l’élu péquiste.

Il rappelle que le premier ministre n’a effectué que deux visites aux Îles-de-la-Madeleine au cours de son mandat : Dans un premier cas, pour rencontrer le maire pour le convaincre de se présenter, et la deuxième fois qu’il est venu, il est venu annoncer sa candidature. Ça en dit long sur la priorité de François Legault, affirme le candidat péquiste.

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« Moi, mon seul patron, c’est le citoyen des Îles-de-la-Madeleine. Si on est conscrit par la CAQ, on le sait, le seul patron, c’est François Legault. » — Une citation de  Joël Arseneau, député sortant du Parti québécois

Joël Arseneau et Jonathan Lapierre ont croisé le fer en politique municipale dans le passé.

En 2005, lorsque Joël Arseneau était maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre siégeait comme conseiller municipal. En 2013, il s’est présenté à la mairie et a infligé une défaite à Joël Arseneau. Tout comme en 2013, la population aura un choix à faire, on ne peut pas être maire ou on ne peut pas être député en même temps, évoque Jonathan Lapierre.

La bataille ne s’arrête pas là, les libéraux misent aussi sur une personnalité bien connue, Gil Thériault, le directeur de l’Association des chasseurs de phoque intra-Québec. La cheffe libérale Dominique Anglade s’est elle aussi rendue aux Îles-de-la-Madeleine cet été pour l’investiture de son candidat vedette.

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Puis Québec solidaire a recruté un jeune conseiller municipal, Jean-Philippe Derasp, pour défendre ses couleurs. Quant au Parti conservateur, si leur candidat Evan Leblanc semble moins connu des Madelinots, le chef Éric Duhaime, lui, n’a pas hésité à se rendre dans l’archipel l’automne dernier pour fonder l’association locale de sa formation politique.

La question de l’urne semble s’imposer d’elle-même dans la plus petite circonscription du Québec. On parle ici de la reconnaissance de la particularité de l’insularité des Îles-de-la-Madeleine, où tout coûte plus cher en raison du transport des marchandises.

Qu’on soit capable de reconnaître qu’il y a un surcoût associé à l’insularité, par exemple dans la construction, explique Antonin Valiquette. Et cela va de pair avec le transport aérien : On veut que le prochain gouvernement développe des dessertes aériennes fréquentes et fiables sur lesquelles on peut vraiment compter en diminuant autant que possible les annulations, poursuit le directeur de la Chambre de commerce.

Lors de la dernière élection, le député sortant Joël Arseneau l’avait emporté avec une majorité de 15 voix sur son adversaire libéral après un recomptage judiciaire. La CAQ avait recueilli moins de 10 % des votes et le parti était arrivé bon dernier, derrière Québec solidaire. La lutte, qui s’annonce encore une fois serrée, pourrait s’exprimer par des résultats bien différents.

LA UNE : Pour le moment, il est difficile de prévoir qui sera le prochain député des Îles-de-la-Madeleine. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Valérie Gamache