Crêpe ou marmotte?

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L e 2 février de chaque année est la fête de la Chandeleur. Au fil des années, la marmotte est devenue un symbole de cette journée, mais à l’Île-du-Prince-Édouard, comme nous n’avons pas de marmotte, on se concentre sur les crêpes.

Cette fête est avant tout religieuse. En effet, elle est célébrée chaque année 40 jours après Noël, jour de la présentation de l’Enfant Jésus au temple.

Le nom «Chandeleur» provient à l’origine des «chandelles», traditionnellement utilisées à cette occasion. Dans les églises, elles sont bénies, viennent remplacer les torches et sont conservées, allumées, pour signifier la lumière, la pureté et éloigner le mal. Dans cette tradition, les fidèles en ramènent souvent une chez eux et l’exposent à leur fenêtre le 2 février.

Le 2 février, c’est aussi le milieu de l’hiver, entre le 21 décembre et le 21 mars.

Traditionnellement, en Acadie et en particulier à l’Île-du-Prince-Édouard, on faisait la quête de la Chandeleur pour couper l’hiver, mais aussi pour recueillir des denrées pour un festin communautaire et assurer que tous aient assez de nourriture engrangée pour le reste de l’hiver. À l’automne, lorsque les cochons étaient tués et mis en conserve dans des barils, le morceau de la queue du cochon était placé à mi-hauteur dans le baril. Lors- que les «quêteux» de la Chandeleur passaient, on leur donnait ce morceau, le «morceau de la Chandeleur». Si le morceau de la Chandeleur était dépassé depuis longtemps, les victuailles risquaient de manquer avant le retour du beau temps.

Merci à Georges Arsenault d’avoir si bien fait connaître cette tradition.

Et les crêpes dans tout ça?

En Acadie, on dit que manger des crêpes à la Chandeleur préserve de la gale, une maladie de la peau très contagieuse causée par un acarien (bestioles microscopiques qui se nourrissent de peaux mortes, de cheveux et autres). La façon dont cette «protection» contre la gale opère est un mystère, tout comme une bonne partie des superstitions associées à cette fête.

Si les paysans ne faisaient pas de crêpes à la Chandeleur, le blé serait mauvais l’année suivante. Pour être assurés que la récolte soit bonne et que les finances prospèrent, ils se devaient de retourner la première crêpe en la jetant en l’air de la main droite en tenant un louis d’or dans la main gauche, en veillant à ce qu’elle retombe parfaitement dans la poêle. La crêpe était ensuite déposée en haut d’une armoire.

La forme ronde et la couleur dorée des crêpes représentaient le disque solaire et le retour à la lumière. En effet, en ce début du mois de février, alors que les jours se sont sensiblement allongés depuis le solstice, la consommation de crêpes serait un hommage au cycle de saisons et plus précisément à l’arrivée du printemps qui annonce des jours meilleurs. (LVA)