Les Madelinots incités à faire plus pour diminuer les quantités de déchets

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Après avoir suivi une tendance à la baisse jusqu’en 2016, les quantités de matières résiduelles générées aux Îles-de-la-Madeleine sont désormais en hausse ces dernières années. Les Madelinots sont invités à faire un effort supplémentaire pour les réduire à la source.

C’est l’une des actions qui figurent dans le projet de Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) 2023-2029 présenté aux citoyens mardi.

Chiffres à l’appui, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a consulté les citoyens en vue de l’adoption de son plan.

Selon Thibaud Durbecq, directeur de l’hygiène du milieu à la Municipalité, la participation des Madelinots aux différentes collectes est tout de même satisfaisante.

Mais elle pourrait l’être davantage, est-il d’avis. Aux Îles comme ailleurs, on a encore des efforts à faire pour améliorer notre gestion des matières résiduelles, réduire le recours à l’élimination, composter et recycler davantage, valoriser davantage. Et aussi, on oublie souvent, chacun d’entre nous, on fait des choix de consommation.

Il prend pour exemple une simple tasse pour le café. Même si elle est recyclable ou compostable, elle génère des matières résiduelles et donc des coûts de traitement pour la Municipalité, dit-il.

 

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M. Durbecq observe que la quantité de matières résiduelles, celles du bac noir, a augmenté au cours des dernières années, même si le recyclage et le compostage ont aussi augmenté.

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On avait une diminution du bac noir au profit du bac brun et du bac vert dans les cinq premières années de la décennie, de 2010 à 2016, souligne-t-il. Mais, depuis 2016, on voit que la quantité de déchets a augmenté plus vite que les deux autres et donc, en fait, ça détériore légèrement notre bilan. En fait, on vient à augmenter les quantités de matières qu’on élimine.

Une hausse multifactorielle

Selon le directeur, les causes sont difficiles à cerner de façon précise. Parmi les plus évidentes, la vitalité économique que connaissent les Îles.

C’est une bonne chose pour l’économie de notre territoire, considère-t-il. Mais c’est sûr qu’un secteur économique en santé est généralement un secteur économique qui produit plus de déchets, que ce soit la pêche, la construction, les services ou le tourisme.

Thibaud Durbecq mentionne également une augmentation remarquable des rebuts de construction, un secteur qui se porte plutôt bien aux Îles. Le document révèle aussi que 450 permis de construction ont été accordés en 2015 et que ce nombre est passé à 675 en 2020.

L’industrie touristique contribue à ces hausses. On a de plus en plus de visiteurs, donc on peut s’attendre à ce que chacun d’entre eux génère des matières résiduelles et, ultimement, qu’on doive les traiter, ajoute-t-il. Dans le document présenté mardi, on peut constater que le nombre de visiteurs par année, qui s’élevait à 60 700 personnes en 2011, a grimpé à 82 200 en 2020.

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Du côté résidentiel ou individuel, la pandémie a changé certains comportements, ce qui a aussi des conséquences sur le volume de matières à traiter. On consomme plus sur Internet, on reçoit des produits emballés, constate-t-il.

Avant la pandémie, les gens s’étaient habitués davantage à l’achat en vrac et on parlait de réduction des emballages. Depuis la pandémie, on veut du jetable, on veut des choses qui sont à usage unique parce qu’on juge que c’est plus hygiénique. Mais finalement, ça vient augmenter les quantités de matières résiduelles, ce qui n’est pas unique aux Îles d’ailleurs.

En été, en période de pointe, les coûts d’expédition des matières résiduelles vers Victoriaville peuvent s’élever jusqu’à 30 000 $ par semaine, selon la Municipalité. Globalement, la gestion des matières résiduelles accapare 17 % du budget municipal.

Les objectifs du plan

Le projet de PGMR proposé par la Municipalité comprend six objectifs. Parmi eux, la réduction des quantités de matières à traiter. tonnes de nos bacs noirs","text":"Concrètement, on voudrait retirer 300 tonnes de nos bacs noirs"}}">Concrètement, on voudrait retirer 300 tonnes de nos bacs noirs, précise le responsable.

 

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Un autre objectif jugé très important est d’investir dans les équipements et les infrastructures. On a un centre d’opérations dont les équipements sont vieux, mentionne-t-il.Les bâtiments ont quasiment 30 ans. Ce sont des dossiers qui sont importants et qui vont demander de l’aide gouvernementale et du financement.

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Le service d’hygiène du milieu se donne aussi comme mission d’identifier des méthodes pour valoriser des matières localement plutôt que de les éliminer ou de les valoriser à l’extérieur.

C’est surtout dans le domaine des résidus de construction, indique le directeur. ","text":" Est-ce qu’on a des moyens de valoriser des matières comme le bois, le gypse, le bardeau de l'asphalte, les céramiques, les porcelaines? "}}">Est-ce qu’on a des moyens de valoriser des matières comme le bois, le gypse, le bardeau de l’asphalte, les céramiques, les porcelaines?

Le service entend aussi améliorer la communication avec les citoyens. Il faut s’adapter, être plus moderne, pour réussir à rendre notre message plus attractif, plus intéressant et puis toucher davantage de monde, puis réussir à toucher le citoyen pour que ça prenne de l’importance pour lui, suggère-t-il.

 

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Toutefois, certains comportements sont jugés inacceptables. Il rapporte qu’une toilette a été retrouvée dans le bac à compost. Vous avouerez que ça fait vraiment réfléchir sur la sensibilisation et la conscientisation de cette personne-là, s’étonne M. Durbecq. Ça fait partie de ces images qui restent dans la tête.

Les matières dangereuses qui se retrouvent aux mauvais endroits ajoutent à la difficulté du traitement des matières résiduelles domestiques. C’est dangereux pour nos équipements, mais ce l’est aussi, et surtout, pour nos employés, fait savoir le directeur. C’est déjà arrivé qu’un camion de transport des matières résiduelles prenne feu.

Toujours plus d’articles, de moins en moins réutilisables

Par ailleurs, le centre de récupération qui favorise le réemploi des objets, des matériaux et des vêtements, Ré-Utîles subit aussi les conséquences de cette augmentation de la consommation, selon la co-directrice Anaïs Giard.

Elle constate que la quantité des objets apportés par les citoyens a augmenté, mais que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. L’organisme, ne pouvant ainsi pas les traiter et les revendre, doit les envoyer à l’écocentre.

On retrouve de plus en plus d’objets qui ont une vie d’utilisation assez courte. Il y a une limite à ce qu’on peut faire et une limite de ce qu’on peut récupérer encore après, se désole-t-elle.

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Comme la Municipalité, Ré-Utîles tente de conscientiser les gens. Ce qu’on essaie de mettre en place, entre autres, c’est développer le réflexe de se demander si la chose qu’on désire, si on en a vraiment besoin et si ça va pouvoir être réemployé, fait-elle valoir.

fast fashion, des vêtements pas chers et qui se démodent vite. Souvent, ce sont des vêtements qui sont neufs, encore étiquetés. Les gens ont commandé ça sur Internet, mais ça n'allait pas, mais c'est tellement pas cher que c'est pas grave en fait, donc ils s'en séparent en le donnant à notre organisme ","text":"On reçoit de plus en plus de vêtements de la fast fashion, des vêtements pas chers et qui se démodent vite. Souvent, ce sont des vêtements qui sont neufs, encore étiquetés. Les gens ont commandé ça sur Internet, mais ça n'allait pas, mais c'est tellement pas cher que c'est pas grave en fait, donc ils s'en séparent en le donnant à notre organisme "}}">On reçoit de plus en plus de vêtements de la fast fashion, des vêtements pas chers et qui se démodent vite. Souvent, ce sont des vêtements qui sont neufs, encore étiquetés. Les gens ont commandé ça sur Internet, mais ça n’allait pas, mais ce n’est tellement pas cher que ce n’est pas grave en fait, donc ils s’en séparent en le donnant à notre organisme. Elle précise toutefois que malgré les prix dérisoires, l’organisme n’arrive pas à les vendre.

Après la période de consultation, le projet doit être déposé pour analyse auprès des instances gouvernementales. Il pourra ensuite être adopté par le conseil municipal dans sa version finale.

LA UNE : La petite baie à Havre-aux-Maisons aux Îles-de-la-Madeleine en hiver (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / PHILIPPE GRENIER
PAR Brigitte Dubé