LA renaissance des Îles en faillite : pertes importantes pour des centaines de créanciers

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C’est maintenant officiel : l’entreprise de transformation des produits marins LA renaissance des Îles est en faillite. Plus de 330 créanciers non garantis, incluant des dizaines d’entreprises et des pêcheurs madelinots, ne reverront probablement jamais les 9,2 millions de dollars qui leur étaient dus par l’entreprise.

La majorité des créanciers non garantis ont voté contre la proposition qui leur avait été soumise, lors de l’assemblée des créanciers qui s’est déroulée jeudi matin, au palais de justice de Percé.

Dans la première catégorie de vote, 100 % des homardiers madelinots qui ont des déductions à la source impayées par LA renaissance et qui se sont prévalus de leur droit de vote, soit 41 pêcheurs, ont voté contre la proposition aux créanciers.

Dans la deuxième catégorie, 66 % des 109 créanciers non garantis qui ont voté se sont prononcés en défaveur du plan de relance de l’entreprise qui traîne une dette de près de 20 millions de dollars.

La faillite a donc été déclarée officiellement, car la survie de l’entreprise était conditionnelle à l’obtention d’une majorité de votes favorables dans ces deux catégories de votation.

Le syndic en insolvabilité responsable du dossier estime que plusieurs facteurs expliquent cette faillite.

Albert","text":"L’augmentation des taux d’intérêt, l'inflation et la diminution de la demande de fruits de mer sur le marché ont fait en sorte que plusieurs ne croyaient pas à la viabilité du plan, de même que la perte de confiance des pêcheurs envers MmeAlbert"}}">L’augmentation des taux d’intérêt, l’inflation et la diminution de la demande de fruits de mer sur le marché ont fait en sorte que plusieurs ne croyaient pas à la viabilité du plan, de même que la perte de confiance des pêcheurs envers Mme Albert, explique le président de la firme Roy Métivier Roberge, José Roberge.

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LA Renaissance embauchait quelque 300 employés dans ses deux usines de transformation de Gros-Cap et de Grande-Entrée durant la saison de pêche. Elle transformait entre 20 et 25 % des fruits de mer pêchés au large des îles de la Madeleine et était la seule entreprise de l’archipel à commercialiser la chair de homard congelée à grande échelle.

Prochaine étape : liquider les biens

La prochaine étape consistera ainsi à liquider les actifs de LA renaissance des Îles pour tenter de rembourser les créanciers garantis, dont le principal est Financement agricole Canada. Cette société d’État commerciale fédérale détient les garanties sur les actifs de LA renaissance des Îles. Ces biens font l’objet d’une hypothèque universelle de 9,1 millions de dollars.

Le syndic autorisé en insolvabilité Roy Métivier Roberge mandaté par Financement agricole Canada pour liquider les biens estime qu’il est fort probable que ce créancier garanti ne soit même pas en mesure de se faire rembourser l’entièreté de son dû.

millions de dollars et les problèmes importants avec l’usine de Grande-Entrée pour laquelle LArenaissance n'est pas propriétaire du terrain, il reste l’usine de homard et le vivier; c’est pour ça qu’on anticipe des pertes importantes","text":"Avec une dette de 9,1millions de dollars et les problèmes importants avec l’usine de Grande-Entrée pour laquelle LArenaissance n'est pas propriétaire du terrain, il reste l’usine de homard et le vivier; c’est pour ça qu’on anticipe des pertes importantes"}}">Avec une dette de 9,1 millions de dollars et les problèmes importants avec l’usine de Grande-Entrée pour laquelle LA renaissance n’est pas propriétaire du terrain, il reste l’usine de homard et le vivier ; c’est pour ça qu’on anticipe des pertes importantes, explique M. Roberge.

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Des créanciers non garantis qui risquent de tout perdre

Ainsi, le syndic affirme déjà avec certitude que les 332 créanciers ordinaires qui figurent désormais au dossier ne reverront pas la couleur de leur argent. La dette envers ces créanciers ordinaires s’élève à 9,2 millions de dollars, sur des créances totalisant 19,9 millions de dollars.

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Présent au palais de justice de Percé, le pêcheur de crabe gaspésien Luc Gionest perdra fort probablement 135 000 $ dans cette faillite.

 

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L’homme de Pabos Mills faisait des débarquements occasionnels à l’usine de crabe de LA renaissance des Îles, lors de transit dans le golfe du Saint-Laurent.

Ça fait quand même mal à l’économie parce que c’est plusieurs millions de dollars dans l’ensemble qui vont affecter les Îles, déplore-t-il. La perte d’une usine de transformation c’est quand même important pour les pêcheurs des Îles, mais aussi les pêcheurs comme nous autres qui transitent à l’occasion par là-bas. Ça nous enlève un point de service.

Le député Arseneau veut des actions rapides

Déjà, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, insiste sur l’importance d’agir rapidement dans le dossier.

La priorité c’est d’agir rapidement pour liquider les actifs et les maintenir dans l’industrie des pêches au bénéfice des Madelinots pour poursuivre les opérations de transformation de poisson et fruits de mer dès le printemps prochain, affirme M. Arseneau. Donc il faut se donner un calendrier serré.

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Le député péquiste demande aux gouvernements provincial et fédéral de prêter une oreille attentive au groupe de pêcheurs madelinots qui souhaite reprendre les rênes des installations de LA Renaissance.

Ce groupe qui affirme vouloir créer une coopérative a récemment fait parvenir au ministère québécois des Pêcheries, par l’entreprise de Joël Arseneau, une lettre d’intérêt dont Radio-Canada a obtenu copie.

Le document indique leur volonté d’acquérir l’ensemble des actifs de l’entreprise, soit le vivier, l’usine de Grande-Entrée, l’usine de Gros-Cap, le matériel roulant, les équipements, les terrains ainsi que tout ce qui est cité dans l’inventaire de l’entreprise.

Les pêcheurs refusent de porter l’odieux

Même si les homardiers ont voté massivement contre la proposition, le pêcheur Olivier Renaud estime qu’il ne revient pas aux homardiers de porter l’odieux de la faillite de LA renaissance des Îles.

Albert ne semble pas avoir pris au sérieux ses responsabilités envers les pêcheurs et l’impact de ses actions aux Îles","text":"Les pêcheurs sont responsables du vote, mais MmeAlbert ne semble pas avoir pris au sérieux ses responsabilités envers les pêcheurs et l’impact de ses actions aux Îles"}}">Les pêcheurs sont responsables du vote, mais Mme Albert ne semble pas avoir pris au sérieux ses responsabilités envers les pêcheurs et l’impact de ses actions aux Îles, affirme M. Renaud.

Capture d’écran, le 2023-02-09 à 19.10.39

La présidente-directrice générale et unique actionnaire de LA renaissance, Lynn Albert, était présente au palais de justice de Percé jeudi matin, mais n’a pas voulu répondre aux questions de Radio-Canada.

LA UNE : La PDG de LA renaissance. Lynn Albert, et le président du syndic de faillite, José Roberge, étaient présents jeudi matin lors de l’assemblée des créanciers, au palais de justice de Percé. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

PAR Isabelle Larose