Climat : mauvaises nouvelles en provenance du monde des glaces

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Des calottes glaciaires, dont la fonte élèverait les océans de plusieurs mètres, pourraient bien s’effondrer avec un demi-degré de réchauffement supplémentaire du climat, selon de récentes études qui font la lumière sur leur fragilité jusqu’ici insoupçonnée.

Les calottes du Groenland et de l’Antarctique ont perdu plus de 500 milliards de tonnes par an depuis l’an 2000, soit l’équivalent de six piscines olympiques chaque seconde.

Mais les modèles climatiques avaient jusqu’à présent sous-estimé leur contribution à la future montée du niveau des océans, en ne prenant en compte que l’effet de la hausse des températures de l’air sur la glace – et en négligeant les interactions complexes entre l’atmosphère, les océans, les calottes et certains glaciers.

Élévation des mers selon plusieurs scénarios

Des chercheurs de Corée du Sud et des États-Unis ont établi quelle serait l’élévation du niveau des mers d’ici 2050 en fonction des différents scénarios soumis par les experts du climat de l’ONU, le GIEC.

En cas de poursuite des politiques climatiques actuelles – ce qui inclut les engagements pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat de 2015 –, la fonte en Antarctique et au Groenland se traduirait par une hausse d’environ un demi-mètre du niveau des eaux.

Un chiffre qui grimperait à 1,4 mètre dans le pire scénario, en cas de hausse importante des émissions de gaz à effet de serre.

Des températures plus élevées

L’étude de ces scientifiques, publiée cette semaine dans la revue Nature Communication, précise également quand l’emballement de la fonte et la désintégration incontrôlable de ces calottes glaciaires pourraient intervenir.

°C et 2°C de réchauffement –1,8°C étant notre meilleure estimationpour l’accélération de la perte de la glace et l’augmentation du niveau des mers","text":"Notre modèle a des seuils entre 1,5°C et 2°C de réchauffement –1,8°C étant notre meilleure estimation–pour l’accélération de la perte de la glace et l’augmentation du niveau des mers"}} »>Notre modèle a des seuils entre 1,5 °C et 2 °C de réchauffement – 1,8 °C étant notre meilleure estimation – pour l’accélération de la perte de la glace et l’augmentation du niveau des mers, a expliqué Fabian Schloesser, de l’Université d’Hawaï, coauteur de l’étude. Les températures se sont déjà élevées de près de 1,2 °C dans le monde depuis l’ère préindustrielle.

Les scientifiques savaient depuis longtemps que les calottes glaciaires de l’Antarctique occidental et du Groenland – qui pourraient élever le niveau des océans de 13 mètres à long terme – avaient des points de bascule au-delà desquels leur désintégration serait inévitable. Mais les températures associées à ce phénomène n’avaient jamais été précisément établies.

Capture d’écran, le 2023-02-19 à 13.00.53

D’autres études publiées cette semaine dans Nature montrent par ailleurs que le glacier Thwaites, dans l’ouest de l’Antarctique, se fracture d’une manière insoupçonnée.

Ce glacier de la taille de la Grande-Bretagne s’est déjà rétracté de 14 kilomètres depuis les années 1990, mais le phénomène n’était pas bien compris, par manque de données.

Une expédition de scientifiques britanniques et américains a foré un trou d’une profondeur équivalente à deux tours Eiffel (600 mètres) au travers de l’épaisse langue de glace poussée par Thwaites dans la mer d’Admundsen.

Ils y ont découvert des signes d’érosion accélérée – avec des formations en forme d’escalier inversé – ainsi que des fissures ouvertes par l’eau de mer.

L’eau tiède s’insinue dans les fissures et participe à l’usure du glacier à son point le plus faible, a souligné Britney Schmidt, autrice de l’une des études et professeure à l’Université Cornell de New York.

Risques aussi pour les terres cultivables

Une autre étude, publiée dans Earth’s Future, mentionne pour sa part que l’élévation des océans détruira des terres arables ainsi que des sources d’eau potable et forcera des millions de personnes à l’exil plus tôt que prévu.

Capture d’écran, le 2023-02-19 à 13.01.03

Les estimations que nous avions reposaient beaucoup sur des données mal interprétées : lors de mesures de l’altitude de régions côtières à l’aide de radars, la cime des arbres ou des toits a bien souvent été confondue avec le niveau du sol. Celui-ci se trouve donc en réalité bien plus bas qu’on ne le pensait.

Des dizaines de millions de personnes sont particulièrement vulnérables dans les zones côtières de pays comme le Bangladesh, le Pakistan, l’Égypte, la Thaïlande, le Nigeria ou le Vietnam.

LA UNE : La fonte des glaciers contribue à l’élévation du niveau des océans, ce qui met à risque la population de plusieurs pays, comme le Bangladesh, le Pakistan, l’Égypte, la Thaïlande, le Nigeria ou le Vietnam. (Photo d’archives). PHOTO : ISTOCK / DON MENNIG

PAR Agence France-Presse