Levée de bouclier contre la fin de sites de dépôt de rebuts aux Îles

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Des citoyens de l’île du Havre Aubert, aux Îles-de-la-Madeleine, ont déposé une pétition de 855 noms lors de la séance du conseil municipal, mardi soir, pour réclamer que leur site de transbordement des matières résiduelles demeure ouvert.

Depuis le 1er avril, les sites de dépôts de l’île du Havre-Aubert et de Grande-Entrée sont fermés. Ces endroits permettaient aux résidents des extrémités de l’archipel de déposer des rebuts non acceptés dans la collecte conventionnelle, sans avoir à se déplacer au Centre de gestion des matières résiduelles de Havre-aux-Maisons.

Les signataires de la pétition demandent à la Municipalité de revoir sa décision de fermeture et d’identifier des solutions qui permettraient de maintenir le service, à moindre coût.

On veut que la Municipalité poursuive sa réflexion, pour trouver une solution, si minime soit-elle, qui va permettre de faire les économies attendues et de s’assurer que les citoyens continuent à recevoir un minimum de services, a indiqué au micro Johanne Cantin, résidente de Havre-Aubert.

Le citoyen Jules Martinet a vivement dénoncé la décision municipale. Ce n’est pas vrai qu’on veut payer des taxes à la Municipalité, seulement pour maintenir des services sur l’île centrale, et que nous autres, dans les extrémités qu’on doive toujours aller sur l’île centrale pour avoir des services, a-t-il lancé.

On doit conserver des services dans nos extrémités, je pense que c’est clair.

Une citation de Jules Martinet, citoyen de Havre-Aubert
Deux personnes, derrière un micro.

Jules Martinet et Johanne Cantin déplorent le manque d’écoute et de considération de la Municipalité et estiment que les citoyens auraient dû être consultés avant la fermeture du site. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Le dépôt de la pétition n’a pas semblé remettre en question la décision des élus municipaux. On ne voit pas d’autres solutions de rechange à court terme ou même à moyen ou long terme, pour l’instant. On n’est pas capable de dire autre chose qu’on ferme définitivement, a indiqué le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette.

M. Valiquette a répété que les deux sites de transbordements qui sont dorénavant fermés posaient des problèmes de santé et sécurité, autant pour les employés que pour la population.

Antonin Valiquette a également expliqué que ces sites de dépôt exigeaient beaucoup de ressources matérielles, financières et techniques, car tous les déchets qui y sont déposés doivent ensuite être réacheminés vers le Centre de gestion des matières résiduelles de Havre-aux-Maisons.

C’est un service qui n’est pas performant, quand on regarde les efforts et ressources qu’on doit y accorder, alors qu’on doit absolument faire une optimisation de nos ressources, souligne-t-il. On fait une double manutention et un double traitement des matières, 20 fois par année.

 Une pancarte du Centre de gestion des matières résiduelles des îles-de-la-Madeleine où on voit les heures d'ouverture.

Le Centre de gestion des matières résiduelles est situé à Havre-aux-Maisons, au centre de l’archipel. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Les citoyens de Grande-Entrée et de l’île du Havre Aubert doivent désormais parcourir eux-mêmes la route jusqu’au Centre de gestion des matières résiduelles qui se trouve à près de 50 kilomètres des extrémités est et ouest de l’archipel.

Des doutes sur la légalité de la Passe Archipel

Par ailleurs, l’imposition d’une redevance touristique aux Îles-de-la-Madeleine a continué de susciter des réactions, mardi soir, lors de la séance du conseil.

Deux citoyennes ont remis en doute les assises légales de la création de la Passe Archipel.

Cette mesure exige que tous les visiteurs non-résidents de l’archipel paient 30 $ plus taxes pour séjourner plus de 24 heures sur le territoire madelinot, entre le 1er mai et le 14 octobre.

Cette initiative pose de sérieuses questions d’un point de vue éthique et légal en particulier, en ce en ce qui concerne le droit fondamental à la liberté de circulation, croit la citoyenne Chanie Thériault.

Chanie Thériault, au micro, lors de la période de questions.

Chanie Thériault s’interroge sur la validité légale de la Passe Archipel. Elle soutient qu’il s’agit d’une entrave à la libre circulation. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Le maire Antonin Valiquette a précisé qu’aucun visiteur, même s’il refuse de payer la Passe Archipel, ne se verra interdire de prendre l’avion ou le traversier. Il pourrait par contre recevoir une amende de 1000 $. On peut envoyer des constats d’infraction, mais il n’y a pas de contrainte physique et on ne retarde pas les opérations de transport, souligne-t-il.

Les résidents de l’archipel, bien qu’exemptés du paiement, pourraient tout de même avoir à montrer une pièce d’identité avec adresse, lors de vérification à l’aéroport ou avant de prendre le traversier, pour prouver qu’ils habitent bel et bien aux Îles.

Est-ce que légalement au Canada, au Québec, il existe une loi qui vous permet d’exiger un papier [d’identité] pour rentrer aux Îles-de-la-Madeleine?, a questionné la Madelinienne Jeanne Bourgeois.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, au micro lors d'une séance du conseil municipal

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette a répondu aux questions des citoyens concernant l’imposition d’une redevance touristique. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Selon le maire des Îles-de-la-Madeleine, ces questions ont été analysées et étudiées et ont fait l’objet d’avis juridiques solides.

Il y a une loi provinciale qui donne aux villes de tels pouvoirs, explique Antonin Valiquette.On a fait nos devoirs en préparation et dans l’élaboration de la Passe Archipel et je suis persuadé et convaincu qu’on est tout à fait solide juridiquement dans la forme qu’on a adoptée pour l’application de cette redevance.

L’administration municipale estime que la Passe Archipel permettra d’engranger environ un million de dollars de revenus additionnels qui serviront à financer les infrastructures récréotourisques, la gestion de matières résiduelles et la mise en place d’un parc régional.

LA UNE : Une vingtaine de citoyens de l’île du Havre Aubert se sont présentés à la séance du conseil pour dénoncer la fermeture du site de transbordement de leur secteur. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE