La morue du nord du golfe se porte de mieux en mieux

Publicité

Articles similaires

Démission du conseiller de Grande-Entrée Gaétan Richard

Le conseiller municipal de Grande-Entrée Gaétan Richard quitte ses...

Le homard américain ne migre pas vers le Canada

Les fortes quantités de homard enregistrées depuis quelques années...

Une seconde soirée mouvementée autour de la Passe Archipel

Bien qu’elle fût omniprésente, la question de la Passe...

Des touristes pensent payer volontairement la Passe Archipel

Les personnes qui visitent les Îles-de-la-Madeleine cette année ne...

Le niveau de population des stocks de morues du nord du golfe est à un niveau jamais vu depuis 20 ans.

Selon les scientifiques de Pêches et Océans Canada, la population de morue du nord du golfe est en progression, notamment autour de l’île d’Anticosti et le long de la Côte-Nord.

Biologiste à l’Institut Maurice-Lamontagne, responsable de l’évaluation scientifique des stocks de morue du nord du golfe, Claude Brassard, explique que les années 2011 à 2013 ont été de bonnes années pour le recrutement de jeunes morues.

Les hivers doux et les étés chauds de 2011, 2012 et 2013 ont favorisé la reproduction. « Ces morues sont maintenant rendues à l’âge adulte. Mais même si c’est à un niveau le plus élevé depuis 20 ans, la population est toujours à un stade critique et on vise un niveau plus élevé », indique M. Brassard.

Selon les estimations, les stocks de morue du nord seraient de 30 000 tonnes.

Depuis cinq ans, un quota de 1500 tonnes est accordé aux pêcheurs. C’est loin des 80 0000 ou même 100 000 tonnes qui étaient pêchées dans le golfe avant l’imposition du moratoire sur la pêche à la morue au début des années 1990. La morue du nord a toutefois été pêchée de manière intermittente, selon les années, à partir de 1996.

Depuis, la reconstitution des stocks se fait très lentement. En 2010, le comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné la morue de la population nord-laurentienne dont fait partie la morue du nord du golfe du Saint-Laurent comme étant en voie de disparition.

Quotas plus élevés?

Des morues
La morue de l’Atlantique   Photo : CBC

L’augmentation de la population du nord du golfe est donc une bonne nouvelle. « Nos prédictions pour les deux prochaines années, précise Claude Brassard, c’est qu’il y aurait une légère augmentation avec un prélèvement bas de 3000 tonnes par exemple. Nos prédictions seraient encore bonnes. »

Dépendamment de l’avis des pêcheurs et des transformateurs, le quota, stable depuis cinq ans, pourrait donc être augmenté sans pénaliser la croissance de la population.

Le comité consultatif qui aura lieu à la fin mars recommandera le quota final.

Morue du nord, morue du sud

Deux populations de morues fréquentent les eaux du golfe, soit celle du nord et celle du sud. Leur reconstitution n’évolue pas de la même manière.

La morue du nord du golfe fréquente les eaux du nord du Saint-Laurent à partir de Pointe-des-Monts jusqu’en Basse-Côte-Nord, incluant ensuite le détroit de Belle-Isle et la côte est de l’île de Terre-Neuve jusqu’au détroit de Cabot. L’évaluation de la morue du nord du golfe s’effectue aux deux ans.

La zone du sud s’étend dans l’estuaire de l’embouchure du Saguenay jusqu’à Baie-Comeau et longe la rive nord de la Gaspésie jusque dans la baie des Chaleurs, ce qui inclut les côtes du Nouveau-Brunswick, celles de l’île du Prince-Édouard et de l’archipel madelinot. L’évaluation de la morue du sud du golfe s’effectue aux cinq ans.

La population du sud se reconstitue difficilement en raison principalement de la prédation du phoque gris. « La reproduction est bonne, mais vraiment la prédation est très importante », relève le biologiste. Contrairement au phoque du Groenland, qui fréquente l’estuaire et le sud du golfe pendant une période déterminée, le phoque gris est présent durant toute l’année.

« Bien que nous n’ayons pas les détails de l’ampleur de la population de phoque gris dans le nord du golfe, l’impact semble moins important ce qui permet à la population de reprendre le dessus », poursuit M. Brassard.

Plusieurs scientifiques notent que l’eau du golfe se réchauffe. Selon le biologiste de Pêches et Océans, cela pourrait modifier à terme sa répartition, mais aussi favoriser sa reproduction.

Les espoirs de reconstitution de la population sont donc permis dans le nord du golfe, croit le biologiste , même si le stock demeure encore fragile.

Le stock de morue du nord du golfe du Saint-Laurent demeure effectivement encore sous la zone critique de reconstitution dont le point de référence limite est estimé à 116 000 tonnes.

La morue du nord du golfe est pêchée à 70 % par les flottilles de Terre-Neuve et 30 % par celles du Québec.

 

Un texte de Joane Bérubé
LA UNE : Morue Photo : Radio-Canada