Croisière cauchemardesque: «quelque chose qu’on ne veut pas vivre comme capitaine»

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L’avarie de moteurs qui a paralysé le paquebot «Viking Sky» avec près de 1400 passagers à bord au large de la Norvège, samedi, est un événement angoissant pour le capitaine d’un navire.

«C’est quelque chose qu’on ne veut pas vivre comme capitaine, surtout une panne de moteur ou d’équipement», a confié Bernard Langford, capitaine pour l’entreprise CTMA, qui a livré ses impressions en entrevue à LCN dimanche.

Des images impressionnantes prises depuis l’intérieur du Viking Sky ont montré le navire fortement secoué par les eaux périlleuses, des meubles glissant librement d’un côté à l’autre tandis que des vagues atteignant 15 mètres de haut ballotant le navire.

Celui-ci a finalement pu regagner le port de Molde, en Norvège, dimanche, après être parvenu à redémarrer trois de ses quatre moteurs. Auparavant, environ 460 passagers du navire avaient été évacués par hélicoptère.

Priorité sécurité
Pour la personne aux commandes, la sécurité des passagers et celle du bateau sont ce qui importe le plus. Même s’ils s’exercent à réagir en situation d’urgence, les capitaines de bateau n’aiment jamais que cela leur arrive, a témoigné M. Langford, qui a suivi les péripéties du paquebot depuis le début.

Le «Viking Sky» s’est retrouvé dans une situation pour le moins inconfortable. «Prenez une bouteille d’eau, mettez-la sur l’eau sans inertie et vous allez voir que la bouteille va se faire brasser. Un bateau sur l’eau avec aucune propulsion et des vagues, y’a pas grand-chose qu’on peut faire pour atténuer [les secousses] à part essayer de redémarrer la machinerie le plus tôt possible», a expliqué Bernard Langford.

«Aujourd’hui, les bateaux de croisière sont de plus en plus gros. Moi, je suis capitaine avec 400 passagers, mais il y a des bateaux qui sont rendus avec 3000 et 4000 passagers. Imaginez la situation quand tu es obligé de préparer une évacuation dans une mer agitée de 8 mètres. C’est quasiment impensable de pouvoir évacuer des gens avec les équipements que nous avons à bord», a-t-il poursuivi.

Mer agitée
En dernier recours, dans une mer agitée et après une panne de moteurs, le «Viking Sky» a jeté l’ancre. «Dans un sens, il a été malchanceux parce qu’il était proche du rivage et que, s’il n’avait pas pu démarrer ses moteurs, il aurait échoué le bateau. Mais, heureusement, ils ont pu en partir au moins un, ce qui a permis de pouvoir jeter l’ancre étant donné qu’ils étaient dans des eaux peu profondes. Ç’a été bénéfique pour eux», a analysé le capitaine de CTMA.

Et quand la croisière ne s’amuse plus du tout, comment un capitaine gère-t-il la panique à bord? «Bonne question! On essaie de rassurer les gens le plus possible, ce qui n’est pas évident. Et il faut que l’équipage soit bien entraîné», a observé l’expérimenté capitaine madelinot.


  Voyez l’entrevue intégrale avec Bernard Langford