Les pommes de terre de table de l’Île reprennent la route vers le sud

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Les États-Unis ont accepté de reprendre les importations de pommes de terre de table de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.) vers Porto Rico. La ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, a annoncé le 8 février que les pommes de terre de table de l’Île seraient à nouveau envoyées en sol américain, à partir du lendemain, soit le 9 février.

Le Premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, Dennis King, a promptement réagi à cette nouvelle. Dans sa déclaration officielle publiée dans la demie heure suivante l’annonce fédérale, le Premier ministre King a déclaré que : «La réouverture de ce marché très important pour les pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard est la première bonne nouvelle pour notre industrie de la pomme de terre depuis de nombreuses semaines».

Le premier ministre a ajouté que «Bien que nous nous réjouissions de cette bonne nouvelle, chaque semaine où nous ne pouvons accéder à notre principal marché, des millions de livres de pommes de terre de haute qualité et sûres, qui devraient être consommées, sont détruites tandis que nos exploitations agricoles familiales multigénérationnelles souffrent».

Cette déclaration ne correspond pas aux affirmations de la ministre Marie-Claude Bibeau plus tôt cet hiver (voir LVA du 2 février). Selon elle, l’industrie avait réussi à trouver des marchés secondaires pour la grosse majorité des récoltes, laissant moins de 15 % de pommes de terre à détruire. Elle laissait aussi entendre, dans une entrevue accordée à La Voix acadienne le 28 janvier, que si la frontière rouvrait dans un délai raisonnable (elle parlait alors d’une dizaine de jours), les producteurs n’auraient pas besoin de détruire le fruit de leur travail.

Or, selon la CBC, pas plus tard que le 2 février, un producteur de pommes de terre, Brian Annear, a été obligé de détruire les pommes de terre qui remplissaient son entrepôt, car elles étaient restées en entreposage trop longtemps.

D’ailleurs, à ce sujet, la ministre Marie-Claude Bibeau a reconnu, dans une déclaration supplémentaire publiée le 10 février, que : «bien que le rétablissement des échanges avec Porto Rico aidera certains producteurs, la frontière reste fermée pour plusieurs. […] Malheureusement, nous en sommes arrivés au point où certaines des pommes de terre excédentaires doivent maintenant être détruites».

Elle a rappelé que grâce au Plan d’intervention pour la gestion des pommes de terre excédentaires, le plus grand nombre de pommes de terre possible sera ré acheminé vers des banques alimentaires, des usines de déshydratation, des transformateurs et d’autres marchés afin de réduire au minimum la quantité de pommes de terre excédentaires qui doivent être détruites. Pour les pommes de terre qui ne peuvent être détournées, les producteurs et les productrices recevront jusqu’à 8,5 cents par livre pour assumer les coûts de la destruction des pommes de terre excédentaires sans nuire à l’environnement.

Porto Rico est une première étape

La reprise des exportations de pommes de terre de table de l’Î.-P.-É. vers Porto Rico constitue une première étape importante du rétablissement de l’accès au marché pour l’Î.-P.-É. En 2020, les exportations de pommes de terre de table de l’Î.-P.-É. vers Porto Rico étaient évaluées à 12 millions de dollars.

Étant donné que Porto Rico ne produit pas de pommes de terre commerciales et que des mesures d’atténuation des risques solides et efficaces sont en place, les exportations de pommes de terre de table de l’Î.-P.-É. vers Porto Rico représentent un risque négligeable de transmission de la gale verruqueuse de la pomme de terre, de plus, les pommes de terre de l’Î.-P.-É. sont un aliment de base important pour de nombreuses familles de Porto Rico, en raison de leur grande qualité et de leur prix abordable.

L’«Animal and Plant Health Inspection Service» (APHIS) des États-Unis, cherche actuellement, à accélérer son analyse concernant l’importation de pommes de terre de table de l’Î.-P.-É sur le territoire continental des États-Unis. Son homologue canadienne, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) continue d’avoir des discussions techniques sur une base régulière avec l’APHIS afin de lui fournir les renseignements et les données scientifiques dont il a besoin pour rétablir le commerce.

La gale verruqueuse de la pomme de terre est causée par un champignon présent dans le sol qui peut rester à l’état de dormance dans un champ pendant plus de 40 ans. Elle n’a aucun effet nuisible sur la santé humaine ou la salubrité des aliments ; cependant, elle peut avoir une incidence sur le rendement économique des producteurs de pommes de terre en réduisant leurs récoltes et en rendant les pommes de terre invendables.

Les pommes de terre de table sont lavées avant d’être exportées et un inhibiteur de germination leur est appliqué, ce qui réduit davantage le risque de propagation de la gale verruqueuse.

LA UNE : pxhere

Jacinthe Laforest / IJL – Réseau.Presse – La Voix acadienne