La faillite de LA Renaissance des Îles devrait être déclarée jeudi

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Tout indique que LA Renaissance des Îles, qui traîne une dette globale de près de 20 millions de dollars, déclarera faillite jeudi, lors de l’assemblée des créanciers. Un nombre suffisant de homardiers madelinots se sont déjà prononcés contre la proposition aux créanciers.

L’Office des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine et le syndic de faillite de LA Renaissance ont tous deux confirmé à Radio-Canada qu’au moins 54 des 67 homardiers concernés avaient déjà voté par anticipation contre la proposition présentée aux créanciers à la mi-janvier.

À eux seuls, les pêcheurs de homards sont assez nombreux pour faire dérailler le plan de relance de l’entreprise qui transforme près du quart des fruits de mer pêchés dans l’archipel. La majorité d’entre eux devait approuver la proposition pour qu’elle puisse aller de l’avant.

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Ainsi, si tous les homardiers concernés se prévalent de leur droit de vote, au moins 34 d’entre eux doivent approuver la proposition pour qu’elle soit acceptée, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Les pêcheurs de homard ont plutôt voté massivement contre l’offre de LA Renaissance des Îles.

 

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Un revirement de situation encore possible, mais improbable

La seule chose qui pourrait changer la donne, c’est si l’Office des pêcheurs nous arrive avec des amendements à la proposition qui pourraient faire en sorte qu’ils changent le votre contre pour un vote pour, mais s’il n’y a pas de nouvelle entente avec la débitrice, il y aura faillite jeudi, explique José Roberge.

Le syndic affirme qu’il a tenté, sans succès, d’entrer en contact avec des représentants de l’Office pour savoir si les pêcheurs avaient l’intention de présenter une contre-offre.

Le président de l’Office des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine a aussi indiqué à Radio-Canada qu’il n’y avait, à sa connaissance, aucune démarche en cours pour amender la proposition actuelle.

Roberge. À l’heure où on se parle, j'ai annulé tous mes rendez-vous avec les comptables, les avocats, les fiscalistes, les gouvernements et les institutions financières qui regardaient pour relancer les opérations dans ce dossier-là. Maintenant, on parle d’un syndic qui liquiderait les actifs.","text":"Pour le moment, il n’y a pas de discussions pour amendement qui sont en cours, affirme le président du syndic de faillite, José Roberge. À l’heure où on se parle, j'ai annulé tous mes rendez-vous avec les comptables, les avocats, les fiscalistes, les gouvernements et les institutions financières qui regardaient pour relancer les opérations dans ce dossier-là. Maintenant, on parle d’un syndic qui liquiderait les actifs."}}">Pour le moment, il n’y a pas de discussions pour amendement qui sont en cours, affirme le président du syndic de faillite, José Roberge. À l’heure où on se parle, j’ai annulé tous mes rendez-vous avec les comptables, les avocats, les fiscalistes, les gouvernements et les institutions financières qui regardaient pour relancer les opérations dans ce dossier-là. Maintenant, on parle d’un syndic qui liquiderait les actifs.

Capture d’écran, le 2023-02-08 à 17.31.20

LA Renaissance cumule une dette de 9,2 M$ auprès de 325 créanciers non garantis qui

Un lien de confiance rompu entre les pêcheurs et LA Renaissance

Selon l’avocat des pêcheurs, Me Serge Petit, plusieurs conditions préalables à l’acceptation de la proposition, dont l’obtention d’une nouvelle entente de financement avec une banque et d’une aide financière gouvernementale, n’étaient pas encore respectées. Les pêcheurs ne croyaient pas que c’était viable, dit Me Petit.

Le président de l’Office des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine, Rolland Turbide, estime que Lynn Albert, la présidente-directrice générale et seule actionnaire de LA Renaissance des Îles, a perdu la confiance de tous ses pêcheurs.

janvier et tous les pêcheurs qui sont allés au micro ont dit : \"Plus jamais je ne vais livrer du poisson à Lynn Albert\"","text":"On a fait une réunion sur le dossier le 27janvier et tous les pêcheurs qui sont allés au micro ont dit : \"Plus jamais je ne vais livrer du poisson à Lynn Albert\""}}">On a fait une réunion sur le dossier le 27 janvier et tous les pêcheurs qui sont allés au micro ont dit : « Plus jamais je ne vais livrer du poisson à Lynn Albert » , raconte Rolland Turbide.

En vertu de la proposition soumise aux créanciers, chacun des 325 créanciers non garantis aurait reçu un remboursement de 1000 $. La balance des créances aurait été remboursée à 54 % d’ici sept ans, selon les estimations du syndic.

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Cette proposition est jugée ridicule par le président de l’Office.

% sur sept ans, ce n’était pas plausible, c’était impossible. Elle part à moins 9millions, c’était impossible qu’elle passe à travers ça, les pêcheurs ont préféré voter contre","text":"La proposition de payer 54% sur sept ans, ce n’était pas plausible, c’était impossible. Elle part à moins 9millions, c’était impossible qu’elle passe à travers ça, les pêcheurs ont préféré voter contre"}}">La proposition de payer 54 % sur sept ans, ce n’était pas plausible, c’était impossible. Elle part à moins 9 millions; c’était impossible qu’elle passe à travers ça, les pêcheurs ont préféré voter contre, explique Rolland Turbide.

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Les créanciers non garantis risquent de tout perdre

Le syndic de faillite affirme déjà avec conviction qu’aucun des 325 créanciers non garantis ne pourra revoir la couleur de son argent en cas de faillite. La valeur de la dette envers ces créanciers ordinaires s’élève à 9,2 millions de dollars, soit près de la moitié de la dette globale de LA Renaissance.

Roberge. Avec la faillite, c’est clair dans ce dossier-là qu’on n’anticipe aucun dividende pour les créanciers ordinaires, ça, c’est sûr, sûr, sûr. C’est une perte totale pour eux autres.","text":"Ça va être une perte totale pour les créanciers non ordinaires, mentionne José Roberge. Avec la faillite, c’est clair dans ce dossier-là qu’on n’anticipe aucun dividende pour les créanciers ordinaires, ça, c’est sûr, sûr, sûr. C’est une perte totale pour eux autres."}}">Ça va être une perte totale pour les créanciers non ordinaires, indique José Roberge. Avec la faillite, c’est clair dans ce dossier-là qu’on n’anticipe aucun dividende pour les créanciers ordinaires; ça, c’est sûr, sûr, sûr. C’est une perte totale pour eux autres.

LA Renaissance des Îles devait environ 3 millions de dollars à 67 homardiers madelinots.

Des dizaines d’entreprises madeliniennes font aussi partie de la liste des créanciers non garantis.

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De nombreux ministères font aussi partie des créanciers non garantis, dont Pêches et Océans Canada, pour une somme de 636 000 $. L’entreprise doit aussi de l’argent à Développement économique Canada (556 000 $) et à l’Agence de revenu du Québec (218 000 $).

Le syndic croit même que Financement agricole Canada, un créancier qui dispose des garanties sur les actifs de LA Renaissance, risque de perdre plusieurs millions de dollars dans une faillite en liquidant les actifs.

Selon les votes déjà compilés par le syndic de faillite dont Radio-Canada a obtenu copie, la majorité des créanciers non garantis qui ne sont pas pêcheurs ont voté en faveur de la proposition des créanciers.

Roberge. Ils considérerait que les pêcheurs auraient dû être traités sur le même pied d’égalité. Et c’est finalement les pêcheurs, avec la catégorie spéciale, qui viennent mettre l’entreprise en faillite. C’est assez inusité, par expérience.","text":"On avait fait une catégorie particulière pour favoriser les pêchers et ça n'avait été pas facile à faire passer, parce que les autres créanciers ne comprenaient pas pourquoi on avantageait les pêcheurs dans le cadre du dossier, explique M. Roberge. Ils considérerait que les pêcheurs auraient dû être traités sur le même pied d’égalité. Et c’est finalement les pêcheurs, avec la catégorie spéciale, qui viennent mettre l’entreprise en faillite. C’est assez inusité, par expérience."}}">On avait fait une catégorie particulière pour favoriser les pêcheurs et ça n’avait été pas facile à faire passer, parce que les autres créanciers ne comprenaient pas pourquoi on avantageait les pêcheurs dans le cadre du dossier, explique M. Roberge. Ils considérerait que les pêcheurs auraient dû être traités sur le même pied d’égalité. Et c’est finalement les pêcheurs, avec la catégorie spéciale, qui viennent mettre l’entreprise en faillite. C’est assez inusité, par expérience.

Capture d’écran, le 2023-02-08 à 17.32.13

Un groupe de pêcheurs madelinots songeraient à mettre sur pied une coopérative dans le but d’acquérir ou de louer le vivier de LA Renaissance pour conserver le homard vivant lors de la prochaine saison de pêche.

Radio-Canada a joint un représentant du groupe qui n’a pas voulu commenter avant la fin de l’assemblée des créanciers, laquelle se tiendra jeudi au palais de justice de Percé.

LA UNE : LA Renaissance des Îles est un transformateur de produits marins d’importance dans l’archipel. L’entreprise exploite deux usines, à Gros-Cap et Grande-Entrée. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Isabelle Larose