Relance imminente des activités à l’usine de crabe de Grande-Entrée

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Alors que la saison de pêche au crabe des neiges s’est ouverte mardi aux Îles-de-la-Madeleine, le nouvel acquéreur des actifs de LA Renaissance estime pouvoir relancer les activités à l’usine de transformation de crabe des neiges à Grande-Entrée dans les prochains jours.

Le ministère québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation a délivré jeudi matin les permis nécessaires à la reprise des activités de transformation de l’usine de Grande-Entrée, à la suite de la faillite de LA Renaissance.

On devrait être bon pour partir la production vendredi ou samedi, indique par écrit le nouvel acquéreur, Christian Vigneau, également propriétaire de Poissons frais des Îles.

Ce dernier mentionne toutefois qu’il est toujours en attente d’un permis fédéral lié à la vente et l’exportation de ses produits, sans toutefois préciser si l’ouverture de l’usine est conditionnelle à l’obtention du document.

Malgré de nombreuses demandes d’entrevue et de tentatives pour joindre Christian Vigneau depuis le 4 avril, Radio-Canada n’a pas été en mesure de s’entretenir de vive voix avec l’homme d’affaires. Le repreneur de LA Renaissance s’est contenté de répondre brièvement par écrit, laissant plusieurs questions sans réponse.

Jeudi, en milieu d’après-midi, les employés de l’usine de Grande-Entrée n’avaient pas encore été informés du moment de leur entrée au travail.

Selon les informations recueillies par Radio-Canada, une formation d’hygiène et salubrité a été offerte à quelques dizaines de travailleurs jeudi après-midi en vue de l’ouverture de l’usine.

La possibilité de rouvrir l’usine de Grande-Entrée à temps pour la saison de pêche a suscité beaucoup d’interrogations, étant donné le court délai entre la vente des actifs de l’entreprise en faillite et le départ en mer des crabiers.

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Une mise en demeure envoyée au syndic

Par ailleurs, le plus haut soumissionnaire ayant participé à l’appel d’offres pour racheter les actifs de LA Renaissance a fait parvenir une mise en demeure le 29 mars au syndic mandaté par Financement agricole Canada pour liquider les actifs.

Alain Lord Mounir, propriétaire d’Iceto inc., a offert 7,5 millions de dollars au créancier garanti et pour mettre la main sur l’ensemble des actifs de LA Renaissance. Il proposait également de verser 457 000 $ supplémentaires pour rembourser la valeur de l’hypothèque légale publiée par la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA) sur des bâtiments appartenant à LA Renaissance.

L’homme d’affaires avait d’ailleurs conclu une entente avec la CTMA à qui il devait céder les deux tiers des actifs, à condition que la coopérative madelinienne loue les infrastructures à un regroupement local de pêcheurs pour s’assurer de la pérennité des activités de pêche et de transformation. Les détails de ce partenariat avec la CTMA avaient été expliqués au syndic, selon M. Mounir.

C’est toutefois l’offre d’achat de 6,65 millions de dollars de Poissons frais des Îles, propriété de Christian Vigneau, qui a été retenue, même si elle était inférieure à celle de M. Mounir.

Avec cette mise en demeure, Alain Lord Mounir espère connaître les raisons qui ont motivé la vente à un autre soumissionnaire, malgré une offre moins élevée.

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Questionné sur les motifs qui ont joué en faveur d’une vente à Poissons frais des Îles, le président du syndic Roy Métivier Roberge, José Roberge, répond qu’il ne peut actuellement divulguer le contenu des offres d’achat qui lui ont été présentées afin de ne pas entacher ou nuire au processus de vente.

Le syndic peut cependant réitérer que tous les potentiels acquéreurs savaient avant de soumettre leur offre que le syndic n’avait aucune obligation d’accepter la plus haute des offres soumises, ajoute M. Roberge.

Des créanciers non garantis s’interrogent

La situation soulève aussi l’interrogation de certains créanciers non garantis, qui ont collectivement perdu 9,2 millions de dollars dans la débâcle financière de LA Renaissance.

Un groupe de créanciers madelinots qui désire garder l’anonymat se questionne sur la légitimité du processus de vente des actifs et n’exclut pas d’entamer des recours judiciaires.

Ces créanciers estiment qu’ils auraient probablement pu se faire rembourser une partie des sommes qui leur sont dues si l’offre d’Alain Lord Mounir avait été acceptée.

Pas moins de 75 % des 329 créanciers non garantis de LA Renaissance sont domiciliés aux Îles-de-la-Madeleine. La faillite de l’entreprise a privé l’économie insulaire de près de 6 millions de dollars.

Selon le syndic, il est encore trop tôt pour savoir si des dividendes pourront être versés aux créanciers ordinaires, à la suite de la vente des actifs à Poissons frais des Îles.

LA UNE : L’usine de Grande-Entrée qui appartenait à LA Renaissance des Îles est spécialisée dans la transformation du crabe des neiges. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Isabelle Larose