Très faible potentiel archéologique au site historique de La Grave

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Selon le bilan préliminaire de l’inventaire archéologique qui a été effectué en mai sur le site historique La Grave, à Havre-Aubert aux Îles-de-la-Madeleine, le potentiel archéologique du secteur est très faible. Ce constat devrait faciliter les travaux d’adaptation aux changements climatiques des commerçants.

Du 22 au 27 mai, une équipe d’archéologues de la firme Artéfactuel a procédé à une centaine de sondages archéologiques à différents endroits dans le secteur commercial de La Grave afin de documenter la ressource archéologique du site classé patrimonial.

Les résultats préliminaires de cet inventaire permettent de confirmer que le potentiel archéologique des sols est très faible, en raison notamment des nombreux bouleversements majeurs des sols à travers les années.

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La Grave a bougé beaucoup, elle a été inondée plusieurs fois, explique l’archéologue Louis Gilbert. Il y a eu des travaux de remblaiement à la suite des différentes tempêtes depuis les années 1950, ce qui fait qu’il n’y a pas beaucoup de sol [d’origine] qui reste sur le site de La Grave.

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L’archéologue rapporte tout de même avoir fait la découverte d’anciennes structures de béton.

On a trouvé trois vestiges de béton qui seraient des bassins d’anciennes salines, mentionne M. Gilbert. On sait qu’il y en avait plusieurs sur La Grave à l’époque, mais il reste seulement les murs de béton. On n’a même pas trouvé de trace d’occupation ou d’utilisation, c’était du remblai de démolition seulement.

Une bonne nouvelle pour les commerçants

L’objectif des archéologues était de documenter la ressource archéologique du site historique de La Grave en entier afin que les commerçants souhaitant faire des travaux d’excavation pour rénover ou construire des bâtiments n’aient pas à organiser et à payer eux-mêmes pour un inventaire archéologique sur leur terrain.

À la suite du passage de la tempête Fiona, certains propriétaires de commerces inondés avaient fait part de leur volonté de mettre leur boutique sur pilotis. Ils déploraient toutefois la complexité des démarches archéologiques exigées par le ministère de la Culture et des Communications à effectuer au préalable.

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De façon préliminaire, nous pouvons conclure qu’il ne devrait pas être nécessaire de prévoir d’autres interventions archéologiques pour des interventions de rehaussement ou de construction de bâtiment, ajoute Marie-Hélène Verdier, conseillère en patrimoine immobilier à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. Nous attendrons le rapport final pour confirmer le tout.

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Mme Verdier précise que la Municipalité a reçu beaucoup de demandes de commerçants pour rehausser les bâtiments depuis le passage de Fiona.

[celui-là] pour diminuer les délais et les frais pour les commerçants et en avoir le cœur net sur le potentiel archéologique","text":"Ça faisait longtemps qu’on voulait avoir un rapport comme [celui-là] pour diminuer les délais et les frais pour les commerçants et en avoir le cœur net sur le potentiel archéologique"}}">Ça faisait longtemps qu’on voulait avoir un rapport comme [celui-là] pour diminuer les délais et les frais pour les commerçants et en avoir le cœur net sur le potentiel archéologique, souligne-t-elle. Ça nous aide à la Municipalité, mais ça va aussi aider le ministère lors des prochaines demandes pour des travaux.

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Mme Verdier précise tout de même que c’est le ministère de la Culture et des Communications (MCC) qui aura le dernier mot dans le dossier, et non la Municipalité.

Le rapport final va être transmis au ministère, souligne-t-elle. La question de l’archéologie relève du ministère et non de la Municipalité, c’est le Ministère va analyser les recommandations des archéologues dans leur rapport final et qui va décider comment gérer les travaux à venir.

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Le rapport final de la firme Artéfactuel sera produit au cours de la prochaine année.

Les coûts de l’inventaire archéologique s’élèvent à 45 187 $. Ils ont été entièrement payés par le MCC dans le cadre du programme Réalisation de travaux d’immunisation, de restauration patrimoniale, et d’interventions archéologiques aux Îles-de-la-Madeleine à la suite du passage de l’ouragan Fiona.

Des travaux effectués sans permis et avant l’inventaire archéologique

L’automne dernier, à la suite du passage de Fiona, de nombreux commerçants inondés ont réalisé des travaux sur les bâtiments patrimoniaux, sans avoir reçu les permis nécessaires de la part de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine et du MCC. Un bâtiment a notamment été mis sur des pieux.

Les commerçants défendent avoir eu à agir dans l’urgence, pour sauver leur commerce. Plusieurs ont obtenu un permis de façon rétroactive, alors que les rénovations étaient déjà bien entamées, mais certains travaux n’ont pas encore obtenu les approbations nécessaires.

La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine n’a pas voulu commenter le dossier. La responsable des communications a plutôt redirigé Radio-Canada vers le ministère de la Culture et des Communications.

Au moment d’écrire ces lignes, le MCC n’avait pas encore donné suite à nos questions.

LA UNE : Lors de la tempête Fiona, la recharge de plage n’a pas pu empêcher la montée des eaux, car le site historique de La Grave est aussi bordé par la mer de l’autre côté. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR :Isabelle Larose